Un « challenge très excitant » pour la Guinée de Michel Dussuyer. Retrouvez les réactions après le tirage au sort de la CAN 2015, ce 3 décembre 2014 à Malabo.
De notre envoyé spécial à Sipopo,
Claude Le Roy, sélectionneur du Congo-Brazzaville (groupe A) :
« C’est une fierté que mon équipe dispute le match d’ouverture de la CAN. On a beaucoup de chance de jouer contre le pays hôte, la Guinée équatoriale. Parmi mes jeunes joueurs, aucun n’a disputé une Coupe d’Afrique des nations. Ils vont tous la découvrir, et ce après quinze années d’absence du Congo en phase finale. […] Tout le monde va être focalisé sur ce match d’ouverture. Il ne faudra surtout pas être inhibés et essayer de prendre du plaisir et de bien jouer. Après, on sait que ce sera un groupe compliqué avec le vice-champion d’Afrique (le Burkina Faso). Il y a aussi le Gabon qui est une équipe de très haut niveau. Nous, on est là pour apprendre. Mais, parfois, certains élèves apprennent très vite. »
Sita Sangaré, président de la Fédération burkinabè (groupe A) :
« Je ne me hasarde pas à des calculs, car j’ai la faiblesse de penser que toutes les équipes qui atteignent la phase finale sont outillées pour cette compétition. Donc, c’est la qualité de la préparation qui va déterminer quelles équipes sortiront en tête de ce groupe. […] Nous connaissons le Gabon. Nous étions dans la même poule qu’eux en éliminatoires. Ils avaient fini premiers. C’est une vieille connaissance. Comme le Congo-Brazzaville que nous avons affronté lors des éliminatoires de la Coupe du monde. […] Il ne faut pas oublier que le Burkina Faso est vice-champion d’Afrique et a un statut à défendre. »
Georges Leekens, le sélectionneur de la Tunisie (groupe B) :
« Il y a un groupe encore plus mortel (sic) que le nôtre. Il faudra tout de même faire attention. C’est un groupe où nous pouvons réussir. Nous étions dans le » groupe de la mort » en éliminatoires, avec le Sénégal, l’Egypte et le Botswana. On va donc faire comme lors des qualifications et prendre match par match. On est confiants mais on doit garder les pieds sur terre. […] Je crois que la Zambie de mon ancien élève, Kalusha Bwalya (le président de la Fédération zambienne, Ndlr), que j’ai dirigé au Cercle Bruges (en Belgique) est forte. On va nous classer comme favoris avec la Zambie. Durant ce tour-là, on devra donc faire attention. »
Yazid Mansouri, sélectionneur adjoint de l’Algérie (groupe C) :
« On n’a pas été gâtés. C’est une compétition de haut niveau. De grandes nations participent à cette CAN. A nous de faire valoir nos arguments. On dispose d’une belle génération. On sort d’une belle Coupe du monde. Il faut donc se focaliser davantage sur nous-mêmes que sur nos adversaires. […] Après, il faut oublier la Coupe du monde au Brésil. C’est une autre compétition, ici. Les conditions ne sont pas du tout les mêmes, que ce soit au niveau climatique ou au niveau de l’environnement. Il va falloir s’adapter à tout ça. »
Alain Giresse, sélectionneur du Sénégal (groupe C) :
« Ça va être très compliqué. Ça veut dire qu’il faudra qu’on soit dans les meilleures conditions possibles. […] Tous nos adversaires sont coriaces. On ne peut pas insister sur l’un plus que sur l’autre. […] Il va falloir établir une liste de joueurs, préparer le regroupement. C’est toujours nécessaire d’avoir une bonne préparation. Et là, elle le sera d’autant plus. […] Nous, on tombe dans le groupe situé à Mongomo. Après, qu’en sera-t-il des conditions d’hébergement sur place ? Ce sera l’inconnu pour nous. Souhaitons que nous puissions trouver des conditions acceptables à Mongomo. »
Maxwell Konadu, sélectionneur adjoint du Ghana (groupe C) :
« C’est une poule très très dure. Les autres équipes ont dit que notre poule était le » groupe de la mort » et je suis d’accord avec elles. Nous savons que l’équipe d’Afrique du Sud dispose d’une équipe assez jeune mais celle-ci joue très bien. Donc, nous ne devons sous-estimer personne. […] L’Algérie joue très bien, comme l’Afrique du Sud. Quant au Sénégal, c’est une puissance en Afrique. »
Henryk Kasperczak, le sélectionneur du Mali (groupe D) :
« On n’a pas été gâtés par le tirage. Comme on le dit souvent, on est tombés dans le » groupe de la mort « . Les deux dernières CAN ont été des réussites pour le Mali avec la 3e place à chaque fois. Pour cette édition 2015, on veut prendre match par match et créer un état d’esprit conquérant. On va affronter le Cameroun et la Côte d’Ivoire tout de même. Et il ne faut pas négliger la Guinée, non plus. Au final, je pense que c’est un groupe équilibré. Tous les matches seront très disputés. Du coup, je pense que la qualification va se jouer lors des derniers matches. Mais j’ai bon espoir. Je suis vraiment optimiste. »
Hervé Renard, sélectionneur de la Côte d’Ivoire (groupe D) :
« C’est une poule difficile. Mais elle le sera pour chacun d’entre nous. La chose très positive, c’est qu’on sera basés à Malabo. Au moins, je connais cette ville, et la Côte d’Ivoire aussi (lors de la CAN 2012, la Zambie entraînée par Hervé Renard et la Côte d’Ivoire avaient joué à Malabo, Ndlr). […] La victoire finale est un petit peu moins l’objectif de la Côte d’Ivoire que les autres années, parce que des joueurs majeurs ont arrêté leur carrière internationale et parce qu’il y a eu un renouvellement au sein de cette équipe. Les éliminatoires ont été assez compliquées. Donc, on ne fera pas partie des grands favoris. D’autres équipes ont été beaucoup plus performantes que la nôtre. Après, il y aura toujours des attentes autour de la Côte d’Ivoire. » Côte d’Ivoire « , c’est un nom important. […] (Au sujet d’un retour de Didier Drogba avec les « Eléphants » pour la CAN 2015) Premièrement, ce n’est pas moi qui lui ai dit d’arrêter avec la sélection. Et ensuite, c’est à lui de prendre une décision. On en parlera le moment venu. »
Michel Dussuyer, sélectionneur de la Guinée (groupe D) :
« C’est une poule compliquée. Il y a deux grosses poules : la poule C et la poule D. Pour nous, c’est un challenge très excitant de se frotter à ces équipes du Cameroun, de la Côte d’Ivoire et du Mali. On aura donc à cœur de bien figurer. Des matches excitants nous attendent. On a déjà hâte d’être au mois de janvier. […] On n’a aucun complexe à faire face à la Côte d’Ivoire. On a du respect pour les individualités qui composent cette équipe. On voudra monter ce qu’on est capable de faire. »
Tous propos recueillis par David Kalfa, sauf Sita Sankaré par Christophe Jousset. 2014-12-04
RFI