L’une des victimes de l’occupation barbare du nord de notre pays par les jihadistes du Mujao, Souleymane Traoré, qui avait été amputé de son bras droit, vient d’échapper de justesse à un lynchage en commune VI. C’était le mardi 10 septembre, aux environs de 5 heures 30 minutes. Souleymane Traoré a été surpris par un individu en train de faire sauter les cadenas de la porte d’une boutique au niveau de l’UJA à l’aide d’une barre de fer. La personne est venue le voir pour lui demander ce qu’il faisait. Il lui a répondu qu’il était le gardien de la place. Son interlocuteur l’a brusquement maîtrisé avant de crier ‘’au voleur’’ ! Tout d’un coup, c’est tout le quartier qui s’est mobilisé avant de se ruer sur le voleur à coups de gourdins et de bâtons. Alerté, le 10ème arrondissement a aussitôt dépêché une équipe sur place. Celle-ci a dû batailler dur pour arracher le pauvre manchot de la clameur publique.
Au poste de police, Souleymane Traoré a déclaré qu’il a commencé son opération à Niamakoro où il a cambriolé un salon de coiffure. Il a rangé le butin – un appareil de musique, un poste radio et des habits – derrière sa bicyclette avant de continuer sa route sur l’UJA. Arrivé devant une boutique, selon ses déclarations, il a remarqué qu’il n’y avait pas de gardien. C’est ainsi qu’il a rangé sa bicyclette dans un coin avant de venir briser les cadenas à l’aide d’une barre de fer. Et c’est en pleine opération qu’il a été surpris.
Quant à son amputation, Souleymane Traoré déclare qu’il avait été arrêté et emprisonné à Gao pendant un mois pour avoir volé les armes des jihadistes du Mujao. Avant d’être amputé de son bras droit au cours d’une cérémonie publique sur ordre du tribunal islamique du Mujao. Depuis son arrivée à Bamako, il opère seul.
Le mardi 10 septembre, le propriétaire du salon de coiffure venu pour faire sa déclaration de perte était surpris de retrouver au poste de police du 10ème arrondissement tout ce qu’il avait perdu.
Souleymane Traoré sera présenté aujourd’hui devant le Procureur du tribunal de la commune VI.
Pierre Fo’o Medjo
22 Septembre