Depuis l’annonce d’une réunion le 2 février 2016, convoquant les coordinatrices de la Coordination des associations et organisations féminines (Cafo) à jour de leurs rapports et les associations à jour de leurs cotisations, à l’assemblée d’information du 5 février dernier, une fronde s’est constituée contre la présidente Traoré Oumou Touré. Les frondeuses, qui ne seraient que des agitatrices, des arrivistes, réclament le départ de Mme Touré et la tenue d’un congrès extraordinaire. Toutes choses non conformes aux statuts et règlement intérieur de la Cafo.
Précisons que l’ordre du jour de cette assemblée d’information, qui s’est tenue le 5 février dernier, portait entre autres sur le fonctionnement de l’association, les violences faites aux femmes, l’accord pour la paix et la réconciliation, la tenue de la prochaine assemblée générale ordinaire, les préparatifs du 8 mars 2016… Ecartées donc de cette assemblée d’information, les frondeuses n’ont trouvé mieux que de s’acharner sur la présidente de la Cafo, Traoré Oumou Touré, l’accusant de vouloir «instrumentaliser et privatiser l’association». Mais, en réalité, ce sont ces frondeuses qui ne sont pas en phase avec les textes de la Cafo.
En effet, selon les textes de cette organisation faîtière féminine du Mali, l’assemblée générale est souveraine et composée de membres du bureau exécutif national : une déléguée par région, une délégué par cercle, 3 déléguées par commune du District de Bamako, une déléguée par association, Ong membre à jour de ses cotisations. Les membres d’honneur sont conviés à titre consultatif. C’est dire que les agitatrices devraient rapidement se mettre à jour de leurs cotisations ou de leur rapport, avant de pouvoir prendre part à la prochaine assemblée générale dont les préparatifs sont déjà en cours. Car il nous revient que les cellules et bureaux régionaux sont presque ou en cours de renouvellement à l’intérieur du pays et qu’il ne reste que ceux du District de Bamako.
Se sentant donc «out» de la Cafo pour non-paiement et non-production de rapports de leurs cellules respectives, les frondeuses ont entamé une campagne de dénigrement et d’intoxication à l’encontre de Mme Traoré Oumou Cafo. Allant même plus loin dans leur ignorance des textes de la Cafo, leur organisation faîtière, elles réclament la tenue d’un congrès extraordinaire pour débarquer leur présidente. Alors que le congrès ne figure dans aucun texte des statuts et du règlement intérieur de la Cafo.
Pis, même si tel était le cas, elles ne pourraient pas avoir le quorum, car elles ne sont pas ni avec la majorité des femmes, ni avec les associations qui sont à jour de leurs cotisations et les coordinatrices qui ont déjà fourni des rapports en bonne et due forme. Elles devaient donc, si elles veulent prendre part à la prochaine assemblée générale ordinaire, régler tout d’abord leur problème de régularité dans les réunions et activités, avant qu’il ne soit trop tard.
Il est important de souligner qu’au niveau de la Cafo, il y a plus de 100 associations et Ong qui sont à jour de leurs cotisations et plusieurs coordinatrices ont produit des rapports d’activité de leur cellule. Ce qui n’est pas le cas des frondeuses : Mme Néné Touré, vice-présidente de la Coalition environnement de la Cafo ; Sangaré Nana Coulibaly, Secrétaire chargée des relations avec le secteur privé ; Fanta Sangaré, Secrétaire aux relations extérieures ; Mah Coulibaly, 2ème Secrétaire administrative ; Touré Yayi Mallo et Astou Diop.
Le hic, c’est que, parmi ces agitatrices, deux ou trois sont membres de la CENI et continuent à émarger au nom de la Cafo. «Elles ne cessent de dire dans les rues que le bureau de Mme Traoré Oumou Touré est illégal. Si tel est le cas, pourquoi n’ont-elles pas quitté ce ‘’bureau illégal’’ et continue d’y figurer en menant des activités au nom de notre organisation ?» se demande une militante de la Cafo.
Ce, avant de poursuivre : «Pendant plus de 8 ans, Fanta Sangaré, membre du bureau exécutif national, n’a pu payer 12.000 Fcfa seulement comme cotisation. Je dis bien 12.ooo Fcfa non payés en 8 ans, alors qu’elle est au même moment membre du Conseil économique, social et culturel du Mali. Ces agitatrices ne veulent pas voir la Cafo évoluer ; elles ne veulent pas travailler et ne veulent pas que les autres femmes progressent. Nana qui est à la tête de cette fronde, émarge au Groupe suivi budgétaire, sans rendre compte à la Cafo et mène des activités parallèles à l’insu des femmes maliennes. S’il y a illégalité, elle devrait démissionner et s’attaquer au bureau exécutif national. Mais, jusqu’à preuve du contraire, elle est membre de la Cafo. C’est tout simplement absurde».
Et à une autre militante de nous faire cette importante confidence : «Mme Nana a son nom cité dans l’affaire ‘’Halles de Bamako’’. La mauvaise gestion des magasins confiés à la Cafo, elle en est l’auteure. Mais, au même moment, elle crie au scandale et parle de détournements des biens des partenaires de la Cafo. Ce qu’elle oublie, c’est que la Cafo n’a que deux partenaires potentiels : le Pnud et l’Onu-Femme. Ceux-ci auditent régulièrement leurs fonds mis à la disposition de la faîtière des femmes du Mali».
En tout cas, selon nos informations, ces frondeuses, qui tentent de ternir l’image de la Cafo, traînent des casseroles et ne savent pas comment s’en débarrasser. De toutes les façons, selon la présidente Traoré Oumou Touré, ces femmes ont été écartées pour non-paiement de leurs cotisations.
«Quand une organisation doit avoir de nouveaux membres, ceux-ci doivent s’acquitter de leurs cotisations et l’application des textes fera de l’association un bien commun. La Cafo n’est pas un cercle fermé. Moi qui suis la présidente, je suis bénévole. Être membre d’une association, c’est s’acquitter de ses devoirs. Moi, j’aurais préféré entendre que je suis venue chercher de l’information auprès de la présidente et qu’elle nous l’a cachée. J’aurais aimé que ce débat tourne autour de certaines de nos préoccupations, mais pas autour de petits conflits de mesquineries de femmes. Je pense qu’on doit les taire. La Cafo est ouverte à toutes les femmes de bonne volonté», a-t-elle martelé.
Bruno E. LOMA
CAFO : le programme Wise financé par Mercy Corps
Le lancement officiel du programme Wise de la Coordination des associations et organisations féminines (Cafo), financé par l’Ong américaine Mercy Corps, a eu lieu le samedi 13 février 2016 au Centre Aoua Kéïta de Bamako. Ce programme «Femmes investissant dans des environnements plus sécurisés (WISE) » est le fruit d’un partenariat entre Mercy Corps et la Cafo, qui vise à assurer un avenir plus pacifique et prospère dans le Nord du Mali par l’autonomisation des femmes à promouvoir la gouvernance et des systèmes économiques inclusifs.
Selon la représentante de Mercy Corps, Alison Huggins, ce programme Wise compte soutenir 3.320 femmes et filles à mener un changement pacifique dans les régions affectées par le conflit de Gao et de Tombouctou, en avançant une gouvernance et des systèmes économiques inclusifs. D’une durée de 16 mois, il va renforcer leurs capacités de façon durable, renforcer le réseautage et les alliances, créer des opportunités significatives pour les femmes et filles pour leur assurer un avenir pacifique et productif au sein de leurs communautés respectives.
«Mercy corps et la Cafo ont travaillé inlassablement ensemble pour concevoir le programme proposé, basé sur la reconnaissance des besoins des femmes et des filles dans le Nord du Mali et une compréhension de la culture et de la gouvernance des structures locales du niveau communautaire au niveau national», a précisé Alison Huggins.
Pour la présidente de la Cafo Mme Traoré Oumou Touré, la participation de la Cafo dans le programme comprendra l’offre de formation sur le leadership, le plaidoyer et la négociation aux femmes leaders. «Il s’agira également, selon elle, de fournir des formations sur le renforcement des capacités organisationnelles des groupements locaux de femmes ; de soutenir les initiatives de plaidoyer dirigées par les femmes locales. Mercy Corps, pour sa part, offrira de la formation et l’encadrement sur les méthodologies de la gestion du programme pour renforcer les capacités techniques et assurer la réussite des activités», a expliqué Mme Traoré Oumou Touré.
Elle ajoutera que «Les localités bénéficiaires proposées à Wise sont les cercles de Gao, Ansongo, Ménaka et Tombouctou (ciblant 12 communes, au total et 60 villages). Cette sélection a été faite sur la base de l’impact du conflit et de l’importance stratégique de ces localités dans la consolidation de la paix».
Pour la représentante du ministre de la Promotion de la femme, de l’enfant et de la famille, Mme Coulibaly Siga Kéïta, le financement du projet WISE par Mercy Corps est salutaire. Car il faut savoir qu’en milieu de la crise, «il y a eu des femmes, des mères de famille qui sont restées dans leurs localités respectives. C’est le lieu aussi de rendre hommage à ces braves femmes, malgré leur condition de vie insupportable. Nous remercions Mercy Corps pour cette action de résilience à l’endroit des femmes du Mali, particulièrement de celles du Nord».
Gabriel TIENOU/Stagiaire