Burkina : les résultats de l’enquête sur l’assassinat de Thomas Sankara devaient être dévoilés ce 17 septembre

Thomas Sankara

Ce n’est sûrement pas la cause, ni même l’explication, du coup d’État mené ce jeudi 17 septembre par le régiment de sécurité présidentielle (RSP) et le général Gilbert Diendéré contre les autorités de transition. Mais ce hasard de calendrier interpelle.

Dans une lettre officielle dont « Jeune Afrique » a obtenu une copie, le juge d’instruction militaire François Yaméogo, chargé de l’enquête sur l’assassinat de Thomas Sankara, avait convoqué ce jeudi matin, à 9h00, les avocats des parties civiles impliquées dans ce dossier pour « prendre connaissance des conclusions des rapports de l’expertise balistique et de l’autopsie après exhumation des restes présumés » de l’ancien président et de ses douze camarades assassinés le 15 octobre 1987 à Ouagadougou.

Diendéré suspecté d’être impliqué dans l’affaire Sankara

Mariam Sankara, la veuve de Thomas, a elle aussi reçu cette convocation. Actuellement en France, elle n’avait pas prévu de s’y rendre mais attendait que ses avocats la tiennent informée.

Ces résultats d’enquête étaient attendus depuis près de quatre mois et l’ouverture des tombes supposées de Sankara et ses proches par des experts burkinabè et français, fin mai, au cimetière de Dagnoën, à Ouagadougou.

Étouffée par le régime Compaoré, l’enquête sur l’assassinat de Thomas Sankara avait été relancée par le régime de transition renversé jeudi par les militaires formant le Conseil national pour la démocratie (CND). Son président, le général Gilbert Diendéré, bras droit de Blaise Compaoré depuis plus de trente ans, est suspecté d’être impliqué dans l’assassinat de Thomas Sankara.

Benjamin RogerRémi Carayol

Jeune Afrique 17 septembre 2015 à 19h09 — Mis à jour le 17 septembre 2015 à 19h17