Tout a commencé à Ouagadougou, mercredi 27 avril, à l’heure du couvre-feu, c’est-à-dire 22 heures locales. Des membres de la Compagnie républicaine de sécurité (CRS) se sont mis à tirer en l’air depuis leur camp, situé dans le quartier Dassasgho (est de la capitale). Selon des sources policières, le camp était inaccessible. Les CRS ont pris soin de couper les lumières dans la caserne.
Il y a eu ensuite quelques coups de feu à Bobo-Dioulasso (sud-ouest), venant également du camp des CRS de la ville. Selon des témoins joints par téléphone, le quartier qui grouillait encore de monde – Bobo-Dioulasso n’étant pas placée sous couvre-feu -, est devenu subitement désert. Les riverains sont alors vite rentrés chez eux. Et c’est un peu plus tard qu’on a appris qu’à Dédougou (ouest), des coups de feu étaient également entendus. Là-bas aussi, il s’agissait des CRS.
Alors que de nombreuses sources spéculent sur diverses revendications, une haute hiérarchie policière nous précisait qu’elle n’avait pas réussi, mercredi soir, à entrer en contact avec les policiers mutins.
Plus tôt, dans la matinée, des centaines de commerçants et de jeunes de Koudougou, ville du centre du Burkina Faso d’où est partie la contestation en février, ont à nouveau manifesté violemment, incendiant le domicile du maire et le siège de la police municipale.
Les commerçants, qui protestaient contre la décision de l’établissement public qui gère le marché de fermer une cinquantaine de boutiques pour non-paiement d’arriérés de taxes locales, ont ensuite été rejoints par des jeunes élèves. La situation s’est calmée en début d’après midi. Enfin, l’opposition a appelé à une grande manifestation samedi à Ouagadougou contre le régime.
Avec notre correspondant à Ouagadougou
Par RFI 27/04/2011