Bureaux de vote fermés et pagaille pour les élections maliennes à Paris

urne

 

Plusieurs des bureaux de vote pour la présidentielle malienne, prévus en région parisienne, à Créteil, L’Hay-les-Roses ou dans le nord-est de Paris, n’ont finalement pas ouvert dimanche matin.

A Montreuil, centre névralgique de la communauté qui compte 200.000 personnes en France, dont 80% en région parisienne, deux bureaux de vote pour quelque 500 électeurs devaient être installés.

Hamale Keïta, président de l’un de ces bureaux, a appris dans la matinée qu’il ne pourrait pas ouvrir. Transfert à Bagnolet, il faut poser l’urne et installer l’isoloir en carton, trouver tables et chaises mais surtout de nouveaux assesseurs pour ce bureau sommaire improvisé en plein couloir.

Le scrutin, censé débuter à 08H00, a pris plus de deux heures de retard. « L’organisation a un peu traîné ce matin. Maintenant ça commence à venir, les gens viennent en famille », dit-il, optimiste.

Ils arrivent au compte-gouttes. Accompagné de deux petits enfants, Mamadou Fofana a failli abandonner après plus de trois heures d’attente et de recherches. Il a finalement pu voter, pour la première fois de sa vie. « Notre pays est en convalescence, ce vote doit nous sortir du pétrin », dit-il.

« Au nom de la démocratie retrouvée ! », lance Bakary Traoré en déposant son bulletin.

Tension

Mais dans les couloirs, la colère de centaines d’électeurs, pas sûrs de pouvoir voter, gronde.

« Ils se fichent des Maliens de France, ils se fichent de nous ! », s’énerve une dame, qui a trouvé porte close à L’Hay-les-Roses. « Quand on y est allés ce matin, on nous a dit que c’était fermé et qu’il fallait venir ici. Et là on nous dit que le bureau n’est pas installé ! », s’exclame aussi Aminata. « C’est de la triche ! ».

Pris à parti, un agent consulaire assure qu’une nouvelle « urne va être installée au premier étage pour les gens de Seine-Saint-Denis ou du Val-de-Marne, on ne sait pas encore ». « Mais il faut d’abord que je cherche des agents, OK? », ajoute-t-il en filant dans la cohue.

D’un coup, la tension monte. Mamadou Camara découvre la photo de sa tante sur une liste d’inscrits. « Comment ça se fait, elle vit au Mali ! Et moi qui suis ici je ne peux pas voter », fulmine-t-il. Un agent intervient, les accusations de « mensonge » et « magouille » fusent.

« Si à la fin de la journée, un millier de personnes ont voté, ça sera déjà bien », soupire Bara Traoré, qui se « sent frustré ». Comme des milliers d’autres, ce militant politique qui a toujours voté aux élections maliennes depuis qu’il vit en France, n’a cette fois pas reçu sa carte d’électeur, dont 29.000 exemplaires ont pourtant été édités pour les Maliens de France.

« Pour la première fois de ma vie, je ne voterai pas ».

SOURCE: du   28 juil 2013.