Budget national: UN INTERIMAIRE QUI N’EST PAS AU NIVEAU DES AMBITIONS DE L’ETAT

Rien ne vas plus à la direction générale du budget. Le cœur de l’administration des finances publiques de notre pays a maille à partir avec les entreprises chargées d’exécuter les marchés d’Etat. Pourtant tout le monde sait que dans notre pays la fluidité de l’économie est assurée par cette importante structure.

L’exécution de nombreux marchés publics est au ralenti. Tel est le cas celui des logements d’astreinte au Lycée sportif Ben Oumar Sy de Kabala. Les employés : maçons, électriciens, plombiers, ferronnier, même les ouvriers non qualifiés se plaignent du retard dans leur payement. Cela signifie également que leurs emplois sont menacés.

Il en va de même pour près d’un millier d’autres emploisde la même entreprise, travaillant sur les chantiers du stade Omnisport Modibo Kéïta, au Palais des pionniers en construction à Magnambougou, au Camp de jeunesse de Soufroulayedans la région de Mopti et au Carrefour des jeunes de Bamako.

Qu’est ce qui se passe chez ces entreprises qui sont pour autant entrain d’exécuter des marchés d’Etat ? Comment peuvent-elles avoir toutes, autant de difficultés pour honorer leurs engagements respectifs vis-vis de l’Etat ?

Selon de nombreuses indiscrétions recueillies auprès des employés, ces différentes entreprises ont d’énormes problèmes de trésoreries. Certaines risquent même d’aller en faillite car elles n’arrivent pas à honorer leurs engagements aussi bien devant les banques auprès desquelles elles se sont endettées pour commencer les travaux, qu’auprès des fournisseurs qui ont livré des matériaux de construction.

Si les entrepreneurs ne veulent pas s’exprimer dans la presse de peur de représailles que l’on peut facilement comprendre, les autres employés ne sont pas tenus par cette crainte. C’est ainsi qu’un comptable travaillant dans l’une de ces entreprises nous donne rendez-vous dans un maquis afin d’éclairer notre lanterne par rapport à toutes ces difficultés.

En faite leurs demandes de crédits respectives sont bloquées par le directeur général adjoint du budget. Depuis l’annulation spectaculaire du décret de nomination du directeur général pour non payement de la cotisation du Mali pour les Nations-Unies, c’est son adjoint Bakary Coulibaly qui a pris le relais. Il assure l’intérim du directeur général du budget. Comme principal prérogative, il doit procéder systématiquement à l’ouverture du budget par trimestre.

Ce qui permet aux services de l’Etat de récupérer une partie de leur argent afin d’effectuer les dépenses programmées.Monsieur le Directeur par intérim refuse d’ordonner cette ouverture systématique. Pire, la loi prévoit qu’en cas de besoin les services peuvent effectuer une demande expresse afin de pouvoir bénéficier de leur part prévus sur le budget national.

Quant ces demandes arrivent à la direction du budget, il fait examiner par ses collaborateurs leur conformité et leur régularité. Dans un délais de 48 heures, le directeur du budget donne satisfaction à la demande au cas ou le dossier est bon. Dans le cas contraire, toujours dans les mêmes délais, il réclame les justificatifs manquants. Mais en tous les cas l’ouverture doit intervenir au plus une semaine après avoir reçu la demande.

Mais le hic, c’est que les demandes s’entassent sur son bureau depuis plus d’un mois. Certains estiment à plusieurs dizaines le nombre de demandeen souffrances. Ces collaborateurs sont les premiers dépités par son comportement et affirment ne rien comprendre à ce qui se passe. S’agit-il d’un problème de compétence ? Craint-il on ne sait quoi ? A-t-il décidé de créer des problèmes à l’Etat Malien ?

En attendant, les banques et la Direction générale des marchés publiques (DGMP) sont entrain d’appliquer des pénalités aux entreprises concernées pour cause de retard. Plusieurs milliers d’emploi de nos jeunes compatriotes sont menacés. Pourtant, ce sont des travaux inscrits sur le chapitre du Budget spécial d’investissement (BSI). A ce titre, l’autorisation d’ouverture doit intervenir dès le début de l’année afin que le travail ne prenne pas de retard.

Deuxquestions s’imposent naturellement dans ce genre de situation : veut-il quitter la DGB comme son prédécesseur ? Veut-il entraver le développement tout en liquidant ces entreprises ?

A suivre
Correspondance particulière