Selon une note du ministère M. Sanou en charge de l’Economie et des Finances, publiée le 14 septembre 2021, le projet de budget au titre de l’exercice 2022 a été arrêté à 2 130,7 milliards FCFA en recettes et à 2 748,3 milliards FCFA en dépenses.
Ce budget comparé au budget de l’année précédente, les recettes et les dépenses affichent des baisses de 2,6% et 3,3%.
Cependant, il faut en outre noter que le budget 2022 présente un déficit budgétaire global de 617,56 milliards FCFA en diminution de 5,42%.
» Ce budget est essentiellement constitué des ressources internes et répond aux besoins des populations notamment en termes de sécurité et Justice ainsi que de réformes politiques et institutionnelles « , a relevé Choguel Maïga, premier ministre du Mali.
Malgré cette lueur d’espoir, le pays doit continuer à faire face aux défis sécuritaire, à la lutte contre la Covid-19, à la crise humanitaire et à ceux du développement.
Les besoins sont immenses et n’ont pas changé à l’allure des changements politiques.
Le pays a fait face à des problèmes ayant engendré les contestations du M5 dont la conséquence a été le renversement du président Ibrahim Boubacar Keïta.
Une crise est venue s’ajouter à l’insécurité régnant dans le pays depuis 2012.
Pays essentiellement agropastoral, il a été à l’instar des autres pays affecté par la propagation de la pandémie du coronavirus (Covid-19) qui n’a pas seulement un impact négatif sur la santé humaine.
L’agriculture paye également le plus lourd tribut.
En effet, les agriculteurs maliens sont une population relativement âgée et les femmes produisent 70 % de la nourriture.
Des milliers d’agriculteurs familiaux à travers le pays se heurtent à une dévastation économique alors que la pandémie du Covid-19 perturbe les exportations et les chaînes d’approvisionnement alimentaire mondiales.
La pandémie de Covid-19 est malheureusement arrivée à un moment où nos agriculteurs dépendent en grande partie des exportations vers des marchés en dehors des lieux de culture.
Ces agriculteurs ont besoin de semences de qualité, d’engrais, d’intrants et d’instruments de protection et de culture pour assurer une bonne production dans leurs exploitations.
Ils ont également besoin de matériaux d’emballage pour la manutention après récolte et l’expédition des produits sur les marchés.
Actuellement, il y a une perturbation mondiale des chaînes d’approvisionnement, ce qui affecte l’importation d’intrants agricoles en provenance d’Asie, d’Europe, du Moyen-Orient et d’autres régions.
Si la situation persiste et qu’ils ne sont pas en mesure de recevoir des expéditions d’intrants de la Chine et d’autres pays, la situation deviendra désastreuse.
Agriculteurs et main-d’œuvre
Il y a une grande inquiétude quant à l’impact de la pandémie sur les agriculteurs et la main-d’œuvre agricole.
Les agriculteurs maliens étant un groupe démographique relativement âgé, et les tendances montrent que le Covid-19 a un degré de gravité beaucoup plus élevé parmi les groupes d’âge plus âgés, il y a donc certainement un risque que si la pandémie frappe le milieu rural, de nombreux agriculteurs seraient à haut risque et cela affecterait la production.
Au milieu de l’incertitude pendant la pandémie du Covid-19, l’adéquation de l’offre à la demande devient un problème majeur, en particulier compte tenu des goulots d’étranglement logistiques résultant des fermetures et des mouvements restreints.
Cela risque d’aggraver le problème des pertes alimentaires qui était un problème majeur dans toutes les chaînes de valeur alimentaires africaines avant la pandémie.
Pour les denrées périssables comme le lait, les fruits et légumes, cela entraînera des déchets et des pertes que les agriculteurs déjà vulnérables ne peuvent tout simplement pas se permettre d’absorber ».
Mahamadou YATTARA