Au sortir d’une plénière extraordinaire tenue lundi, des membres de la Céni ont décidé de renvoyer le président de la Commission électorale nationale indépendante et le premier questeur. Pour le 1er questeur, Béfon Cissé, cette plénière est un non-évènement. « Le quorum n’était pas atteint pour prendre une décision autonome« , dit-il.
La crise est désormais ouverte entre les membres de la commission électorale nationale indépendante (Céni). Lors d’une plénière extraordinaire, des membres ont publié un communiqué annonçant la destitution du président et le premier questeur. Ils leur reprochent des manquements graves, des errements ainsi que des indisciplines budgétaires, dans l’exercice de leurs missions. « Il s’agit d’une mauvaise gestion. C’est tout ! Une mauvaise gestion qui a mis la Céni dans un mauvais état de prestation du paiement de ses collaborateurs. Aujourd’hui, de Kidal jusqu’à Kayes, les démembrements de la Céni sont à 4 mois d’impayés d’indemnité par la faute de ces deux-là », soutient Me Moctar Mariko. Et d’ajouter qu’ » ils n’ont pas pris des décisions en plénière. Or, la plénière à la Céni est l’organe suprême décisionnelle. Donc, ils ont géré comme s’il s’agissait de leur famille. On ne comprend absolument rien ».
Et maintenant, ce qui nous a choqué, on essaie de dire à l’opinion nationale que la CENI va faire des révélations sur l’élection présidentielle, argumente-t-il. C’est faux. »C’est eux-mêmes qui veulent se couvrir parce qu’ils ont mal agi. Et maintenant, parce que le ministre des Finances a envoyé des contrôleurs chez nous pour vérifier les choses qu’on se lève pour dire c’était un budget de 28 milliards. La Céni n’a eu que 2 milliards. La majorité des membres étaient à la rencontre. Sur 15 membres, il y avait 8 « , lance Me Mariko.
Joint par nos soins, le 1er questeur Béfon Cissé ironise la résolution. « C’est un groupe de membres qui ne veut pas se soumettre au contrôle de l’Etat. L’Etat nous a envoyé des contrôleurs. Ils ne veulent pas soumettre. J’ai clairement dit que je ne peux pas faire çà. J’ai reçu les agents de contrôle, je m’en tiens à çà », explique Béfon Cissé, ajoutant que la rencontre était illégale. « Ils n’étaient que six personnes. Notre règlement intérieur dit que les décisions de commission sont prises en plénière convoquée par le président ou par les 2 tiers de membres. Alors qu’ils n’étaient que six. Donc, comprenez-vous. Il s’agissait d’Issaka Sanogo, Mouctar Mariko, Mamadou Maiga, Modiba Dialla, Mme Diané Mariam Koné, Mme Zouré Fatoumata Maiga. Le règlement intérieur insiste sur les 2 tiers. Nous sommes 15 personnes. Cela correspond au moins à dix », rétorque M. Cissé.
Bréhima Sogoba