Certes, les autorités maliennes ont eu tort de convoquer l’Ambassadeur de la Russie au Mali pour l’entendre sur la présence des éléments du Mnla en Russie. Car le Mali ayant une représentation diplomatique en Russie, l’ambassadeur malien dans ce pays aurait dû signifier son mécontentement aux autorités russes surtout qu’il représente le Mali dans ce pays et est en poste pour défendre les intérêts du pays.
Cette volonté délibérée des responsables du Mnla de se rendre en Russie est une défiance vis-à-vis de Bamako. Car au moment où les nouvelles autorités du Mali sont en train de tout mettre en œuvre pour un retour définitif de la paix dans les régions nord du Mali, eux sont plutôt préoccupés à saboter les efforts des autorités maliennes.
Dans ces conditions, cela ne facilite toujours pas la tâche à Bamako qui ne sait pas finalement avec qui discuter
De toute évidence, si la volonté d’aller franchement à la paix, est parsemée d’embûches et de difficultés insurmontables, il faut savoir garder raison. A moins que ces sorties médiatiques des responsables du Mnla ne cachent d’autres réalités.
Ce d’autant plus qu’une fois la question du cantonnement réglée, la prochaine étape sera certainement le désarmement. Et ces mouvements peuvent craindre qu’une fois désarmés, ils n’aient plus la force de jouer à la diversion au sein de l’opinion internationale, car ils ne seront plus en mesure de négocier quoi que ce soit après, n’ayant plus d’autre alternative que la reddition.
Si les autorités maliennes ont pris la décision d’entendre l’Ambassadeur de la Russie au Mali, c’est parce qu’elle éprouve le ras-le-bol des rebelles du Mnla à continuer à distraire l’opinion nationale et internationale. Surtout que ces rebelles ont une stratégie bien ficelée en tête, celle qui consiste à diffuser une mauvaise image de l’Armée malienne. Parce qu’ils savent que des négociations de ce genre vont les fragiliser.
Quoi qu’on en dise, les responsables du Mnla sont dans de beaux draps et que le régime de Bamako n’est pas près de se laisser distraire pour longtemps.
Paul N’guessan
SOURCE: Le Prétoire du 20 mar 2014.