CONSEQUENCE DES TENSIONS
Kidal se vide
Depuis que les combattants se sont affrontés à coups de tirs de mortier dans les rues, à la fin de juillet, les villageois ont pris la route du désert. Le marché n’est qu’un vaste étalage de petits abris en tôle. Désertique. Dans une boulangerie, Haroun Goïta, un commerçant, confie son désarroi. « C’est la crise de la population. Il n’y a personne. Et ceux qui restent n’ont pas d’argent. Alors ici, on fabrique trois sacs de pains par jour. Alors qu’on pourrait en produire dix-huit. Mais à qui le vendre ? »
CONSEQUENCE DES TENSIONS
Montée en flèche des cas de violation des droits de l’homme
Les Nations unies notent une montée en flèche des cas de violation des droits de l’homme : 96 affaires « avec au moins 131 victimes identifiées » depuis fin mars, soit presque trois fois plus que lors de la période précédente. Le banditisme reste toujours quant à lui « la première menace pour les civils ».
COOPERATION France-Mali
IBK et Hollande évoquent le retour de l’armée à Kidal
Le président de la République française, François Hollande, s’est entretenu hier avec Ibrahim Boubacar Keïta, président de la République. Ils sont convenus d’approfondir encore la coopération civile et militaire bilatérale. Le chef de l’Etat a confirmé sa volonté d’accompagner le redéploiement de l’Etat malien sur l’ensemble du territoire, dans le cadre de la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation signé en 2015. Il a également rappelé la disponibilité des forces françaises à accompagner des patrouilles mixtes, associant forces armées maliennes et mouvements signataires de l’accord d’Alger, dans toutes les régions du Nord du Mali.
François Hollande a aussi indiqué qu’un effort substantiel en faveur du développement du Mali était réalisé au niveau européen dans le cadre du Fonds fiduciaire d’urgence en faveur de la stabilité et des causes profondes des migrations irrégulières et du phénomène des personnes déplacées en Afrique, créé en 2015 au sommet de La Valette.
Enfin, les deux chefs d’Etat ont évoqué la préparation du sommet de Bamako, qui réunira au Mali, la France et les chefs d’Etat et de gouvernement africains en janvier 2017.
Source Elysée
INSECURITE
Histoire d’un enlèvement d’enfants à Bamako
Deux enfants âgés entre 6 et 8 ans ont été enlevés samedi à Bamako par des individus non identifiés. Les gosses dont le père est Mohamed Ousmane Ag Mohamedoun, un des responsables d’un groupe armé, auraient été enlevés alors qu’ils jouaient avec des camarades dans un quartier de la capitale.
L’information qui a vite fait le tour des réseaux sociaux a été confirmée par le père des deux gosses joint hier par notre rédaction. Très laconique, il affirme que « les deux enfants ont été enlevés vers 18 heures ». Peu après l’acte poursuit-il, « j’ai reçu l’appel d’un numéro anonyme pour revendiquer l’enlèvement et demander une rançon ».
Toutefois, il affirme ne pas avoir plus de détails sur le rapt et précise que « les ravisseurs n’ont toujours pas été identifiés ». Règlement de compte ou simple acte de banditisme, difficile d’y répondre pour le moment. Cependant c’est l’une des rares fois qu’on assiste à un rapt d’enfants avec une demande de rançon en pleine capitale.
Membre de la Coalition du peuple de l’azawad, un groupe armé du nord, Mohamed Ousmane a participé aux pourparlers inter-maliens d’Alger pour le compte de la CMA.
Pour certains observateurs, « cet enlèvement ressemble plus à un règlement de comptes qu’à un message d’insécurité ».
Avec Tamani