AUTORITES INTERIMAIRES
« On ne veut pas partager avec des gens qui ont violé ici »
Issa Boncana Touré, un des organisateurs des manifestations des jeunes de Gao contre la mise en place des autorités intérimaires, craint que des anciens rebelles y soient nommés : « Des gens qui ont violé ici, des gens qui ont pillé, des gens qui nous ont cassés, des gens qui nous ont tout pris. Et au jour d’aujourd’hui, on veut partager notre autorité entre ces hommes-là ? Nous disons non, non, et non aux autorités intérimaires ici à Gao ».
24 HEURES APRES LES MANIFESTATIONS MEURTRIERES
Les manifestants libérés
Mardi soir, plusieurs jeunes qui avaient été arrêtés ont été libérés aux termes de discussions entre la société civile et les autorités. Selon un journaliste sur place, une centaine de jeunes faisaient hier midi face aux forces de l’ordre près du gouvernorat de Gao. Quelques tirs de sommation ont été entendus. Rien à voir cependant avec les tensions de mardi 12 juillet. Si quelques commerces ont gardé leurs portes closes dans les alentours, le calme règne dans le reste de la ville selon les témoins.
MANIFESTATIONS MEURTRIERES A GAO
Le gouverneur accuse des groupes armés
Le gouverneur de Gao, Seydou Traoré attribue les violences à des groupes armés : « L’occupation a été caractérisée par la création de groupes d’autodéfense. Il y en a une multitude dans la ville et chacun se bat pour ses intérêts. Parmi ceux-ci, il y a ceux qu’on appelle aussi ‘les patrouilleurs’ et c’est eux qui ont demandé à faire une marche ».
MANIFESTATIONS MEURTRIERES A GAO
Une enquête pour faire la lumière sur les événements
Le gouvernement a annoncé l’ouverture d’une enquête pour faire la lumière sur les événements survenus mardi à Gao. Une délégation de plusieurs ministres, dont celui de la Sécurité intérieure, était en route pour Gao mercredi afin de rencontrer les différentes parties.
AUTORITES INTERIMAIRES
Jour J-1
Les autorités intérimaires doivent remplacer les collectivités territoriales actuelles et être déployées à partir de vendredi 15 juillet dans les cinq régions administratives du Nord du Mali, selon l’accord de paix signé en 2015 par le gouvernement malien et les groupes armés.
Ansongo : découverte d’un engin explosif
Un engin explosif a été découvert à Ménaka. Une mine de plus de cinq kg a été retrouvée enfouie dans le sol sur la route menant à Ménaka à 7 km d’Ansongo. Selon le coordonnateur local de l’armée malienne, c’est un passant qui traversait le secteur qui les a alertés. L’engin a été désamorcé et rapporté au camp.
Koulikoro : la pluviométrie accuse du retard
Depuis le 1er mai, la région de Koulikoro a enregistré 49,4 mm de pluie contre 66,5 mm en 2015 à la même période. Ce bilan a été présenté par la direction régionale de l’agriculture. La différence serait due à un retard pluviométrique dans la zone. Pourtant, selon la météo, la région ne connaîtra pas de poche de sécheresse durant le reste de la campagne annuelle.
MANIFESTATION VIOLANTE A GAO : Qui a armé des manifestants !
Décidément, il y a des personnes qui vivent de la crise et font tout pour qu’elle perdure dans le nord du Mali. Nous sommes tentés de l’affirmer eu égard à la tournure des évènements à chaque fois que l’on s’approche d’un idéal.
A la faveur de la mise en place des autorités intérimaires ce vendredi, une manifestation dite pacifique à Gao, a eu lieu mardi. Comme pour annoncer les couleurs, ceux qui tirent les ficelles ont vite transformé cette manifestation pacifique à un affrontement violent dont la conséquence fâcheuse est, mort d’hommes.
Citoyen malien originaire de Gao, vivant en République du Ghana depuis maintenant deux décennies, je témoigne sur le fait que ces manifestations sont loin d’être un fait du hasard.
Elles ont été concoctées par des individus ressortissants, tapis dans les pays comme le Ghana, l’Arabie Saoudite et le Niger.
L’objectif était bien connu : infiltrer la marche et créer une situation de confusion préjudiciable aux organisateurs. Les messages véhiculés lors des rencontres de préparations dans les pays cités plus haut, en disent long sur le motif réel des initiateurs.
Ces faits démontrent également le calcul qui se cache derrière cette manifestation qui aurait dû être d’abord autorisée par les autorités, et qui par la suite, devrait aussi être encadrée par les forces de sécurité.
Cependant, toutes ces précautions d’usage dans une ville en proie à l’insécurité grandissante, notamment la menace terroriste, les organisateurs ont donc tenu à marcher. Ainsi, l’idée d’une marche pacifique perd tout son sens car, elle a été débordée à partir du Commissariat de Police de la ville. Là, commencent provocations, jets de projectiles et autres actes violents visant les agents des forces de sécurité.
A ce stade de la manifestation, la volonté d’en découdre avec les forces de l’ordre était manifeste, et ne pourra que pousser la force publique à réagir.
Le constat en est que des manifestants étaient armés et en ont fait usage. D’où la question de savoir qui a d’abord armé les manifestants et à qui profitent véritablement ces agissements ?
Assurément, les ennemis de la paix ont encore une fois choisi leur camp et de la plus mauvaise des manières.
Aliou Ibrahima Maïga, Originaire de Gao à Kumasi (République du Ghana)