Là, c’est au niveau du camp Tiéba qu’il y a eu la cérémonie d’accueil, couplée de cérémonies militaires. IBK est parti par la route, et tout le monde l’a vu en bonne santé. Il a même inauguré une route à Mahou, dans le cercle de Yorosso. Certains disent que c’est une promesse de campagne. En tout cas, pour un tronçon de 8 Km, ça valait la peine.
Les vestibules en colère
Sikasso, c’est avant tout la capitale du Kénédougou ; ce sont six grandes familles : 2 familles Traoré, 2 familles Sanogo, 1 famille Berthé et 1 famille Diamouténé. Chacune possède son vestibule. Mais quand des personnalités arrivent, toutes les familles se retrouvent chez les Traoré. Sikasso, c’est aussi 28 villages guerriers, 15 quartiers et 4 nouveaux quartiers en gestation. Ce sont ces vestibules qui étaient en colère avant la visite d’IBK. Elles ne l’ont pas cachée face au président de la République qui, après deux ans de mandat, ne s’était pas encore rendu à Sikasso. Les notables ne comprenaient pas cela. Mieux, ils ont dit leur incompréhension au président au sujet du changement de nom de la salle de ciné Babemba de Bamako, en Magic cinéma. Pour IBK, son agenda était d’autant plus chargé qu’il avait pris le pouvoir au moment où d’autres réalités lui apparaissaient, pour ne pas dire la réalité de la gestion du pouvoir. Pour ce qui est de la salle Babemba de Bamako, IBK dira qu’il s’agit d’une propriété privée, donc le propriétaire est libre de choisir le nom qu’il veut. À signaler, d’après IBK, aucune salle de cinéma n’appartient au Mali.
Les accompagnateurs
Ils étaient nombreux, ces ministres, députés, cadres et fonctionnaires et autres personnalités qui étaient de la tournée du chef de l’Etat. Alors que leurs départements n’avaient rien à faire à Sikasso. Ils ont pris de l’argent dans les caisses de l’Etat pour aller accompagner quelqu’un qui dit ne pas aller à Sikasso en touriste. Parmi les intrus, il y avait les ministres de la Justice ; des Sports ; de la Culture et du Tourisme. Idem pour le député Mamadou Diarrassouba qui n’a même pas participé à la rencontre à Sikasso entre le président de la République et les partis politiques de la majorité présidentielle. Il faut dire que cet intrus a été élu à Dioïla, dans la région de Koulikoro. Quid de Moussa Tembine et Bakary Togola ? Ils étaient tous de la tournée alors qu’ils n’y avaient rien à faire. Si ce n’est piller les maigres ressources de l’Etat ou fuir leurs bureaux à Bamako.
Le cercle de Yanfolila zappé !
La région de Sikasso est composée de 7 cercles : Bougouni, Kolondiéba, Kadiolo, Koutiala, Sikasso, Yanfolila et Yorosso. IBK a sillonné tous ces cercles, à l’exception notoire du cercle de Yanfolila dont la route est pourtant bitumée, et il est situé à seulement 80 Km de Bougouni. Le chef de l’Etat aurait dû faire un tour dans la capitale du Wassoulou pour que son périple dans la région de Sikasso soit complet. Mais il a fait comme l’enfant de Kanilaï en Gambie, qui ne se rend jamais dans les fiefs de ses opposants, qui ne bitume guère de routes dans les localités tenues par l’opposition. Tel n’est pas le cas d’IBK, car son alliée (Adéma) a un député à Yanfolila, en la personne de Yaya Sangaré. Mieux, le 2ème député de Yanfolila est du RPM, parti présidentiel. En tant que père de tous les Maliens, le président de la République ne devrait pas tomber dans ce piège. Une grosse erreur du protocole. Mais on ignore encore la raison de cet oubli présidentiel.
Des non-partants
Le comité syndical Cstm des aéroports du Mali compte aller en grève les 26 et 27 août 2015. Mais ce comité semble cacher quelque chose. C’est le syndicat majoritaire (Untm) qui a fait un communiqué pour se désolidariser : «Le Secrétaire Général du comité UNTM de «Aéroports du Mali» informe ses militants et sympathisants que le syndicat majoritaire UNTM de «Aéroports du Mali» n’est pas concerné par les journées de grève des 26 et 27 août 2015, organisées par la CSTM. Par conséquent, il invite tous ses militants à venir travailler. Le Secrétaire Général du Comité UNTM sait compter sur l’esprit militant de tous». Ce communiqué est signé par le secrétaire général du comité Untm, Amadou Dansogo.
Misérable Nancouma !
Nancouma Keïta, l’homme qui veut «créer de la misère aux journalistes», n’est pas aussi heureux qu’il semble le prouver. Il a rongé ses freins pour être désigné candidat aux élections couplées à venir dans sa contrée natale, c’est-à-dire dans le cercle de Kangaba. Aucun village n’a voulu le choisir. Le créateur de misère, devenu lui-même misérable, a été coopté par le questeur de l’Assemblée nationale pour être placé sur une liste à Dioïla. Parce que le RPM veut qu’il soit le président de la région de Koulikoro. Lui, que tout le mandé abhorre, doit son salut au Banconi où il a été imposé sur la liste RPM. Nancouma Kéïta est un miséreux qui rumine et promène sa colère partout depuis l’arrivée d’IBK au pouvoir. L’infortuné justifie son infortune par le fait «qu’il dirait la vérité crue au président IBK». Cela étant, ce dernier ne voudrait plus de lui à un poste de responsabilité. Vaut mieux alors pour lui de gérer sa misère au lieu de vouloir en créer pour la presse. Ça ne peut pas prospérer, misérable !
La ruée vers le RPM
Le Rassemblement pour le Mali (Rpm) était coquille vide à la veille des élections de 2013. Nombre de ses cadres et non des moindres avaient démissionné de cette formation politique. De 45 députés en 2002-2007, le Rpm n’en avait que 11 avant le coup d’Etat de 2012. La démotivation avait gagné ses militants et militantes. Mais aujourd’hui, ce parti est en train de se transformer en PDES bis sous ATT. Fonctionnaires, cadres, élus, conseillers, opérateurs économiques, hommes d’affaires, jihadistes, terroristes et narcotrafiquants, tous se dirigent aujourd’hui vers le Rpm, comme le PDES à l’époque d’ATT. Le Rpm les accueille à bras ouverts et colle souvent des titres et rangs aux arrivants qui, en réalité, ne représentent que leur propre personne. Dans les jours, mois, ou années à venir, si le pouvoir changeait de main, ces mêmes personnes quitteraient le Rpm pour le parti présidentiel. Car ils ne poursuivent pas un idéal, mais ils cherchent à gagner ou à garder un poste ou une place dans les services de l’Etat.
Le Reporter 25/08/2015