brèves de l’indicateur du 08/novembre 2016

CRISE MALIENNE : Vers un « retrait » des soldats burkinabè installés au Mali
Le Burkina Faso va procéder au « retrait » et au « redéploiement » de son contingent installé au Mali à ses frontières notamment le nord en proie à des actes terroristes depuis le début de l’année, a-t-on appris de source diplomatique.
« Reçu ce vendredi par le président Roch Kaboré, le patron de la Minusma confirme la décision des Nations unies de redéployer une partie des troupes burkinabé vers nos frontières », peut-on lire dans un bref communiqué du ministre des Affaires étrangères, Alpha Barry, sur son compte Facebook.
Vendredi dernier, le représentant spécial et chef de la Mission de l’ONU au Mali (Minusma), Mahamat Saleh Annadif, a témoigné la satisfaction de son institution au Burkina Faso dans ses efforts de lutte contre l’instabilité au Mali, alors que le pays cherche à retirer ses troupes de l’étranger pour les redéployer dans ses frontières Nord.
Le Burkina Faso est le 11e pays contributeur de troupes au monde dans le cadre de missions onusiennes, avec plus de 1740 hommes au Mali.
Partageant une longue frontière avec le Mali, le Burkina Faso est confronté depuis le 15 janvier, date à laquelle une attaque terroriste a fait une trentaine de morts à Ouagadougou, capitale du pays, à des agressions lancées par des individus inconnus.
Depuis, le pays a engagé des discussions avec l’ONU en vue de retirer une partie de son contingent déployé à l’étranger pour sécuriser davantage le nord du pays.
Selon une source diplomatique, le Burkina va entamer dès juillet 2017 le retrait de son contingent onusien au Darfour pour renforcer sa sécurité intérieure.

MINUSMA : Sixième mort togolais au Mali
La Mission des Nations unies au Mali (Minusma) a annoncé dans un communiqué ce dimanche la mort d’un casque bleu togolais. Selon la mission du maintien de la paix, un convoi dans lequel se trouvaient les casques bleus a été la cible d’une attaque à Douentza (au centre du Mali). L’attaque a fait des victimes dont sept blessés, 3 grièvement.
Bien avant cette attaque commise sur les casques bleus togolais, cinq autres avaient été déjà tués. En effet, le 29 mai 2016, un contingent togolais de la Minusma est tombé dans une embuscade près de Sévaré au Mali. Leurs dépouilles ont été ramenées au Togo où un hommage national leur a été rendu le 8 juillet dernier. « Je suis fier de vous », a déclaré le président togolais.

CRISE MALIENNE : Evaluation de la situation des droits de l’Homme

Un an après la signature de l’accord de paix, un expert de l’ONU veut évaluer la situation des droits de l’homme

L’expert indépendant des Nations unies sur la situation des droits de l’Homme au Mali, Suliman Baldo, effectuera sa septième visite officielle dans le pays du 7 au 16 novembre. Cette visite permettra à l’expert d’évaluer l’évolution de la situation des droits de l’Homme et la mise en œuvre de l’accord de paix et réconciliation, notamment les dispositions essentielles relatives aux droits de l’homme.
« A la fin de ma dernière visite, j’ai lancé un appel aux parties maliennes à s’engager de nouveau dans la mise en œuvre effective des dispositions de l’Accord pour qu’une paix durable puisse s’installer au Mali et les droits de l’homme de tous les Maliens puissent être respectés », a indiqué M. Baldo.
« Une paix durable devrait s’installer afin de promouvoir le développement socio-économique et culturel ainsi que la justice et la réconciliation. Je voudrais évaluer si on est sur le bon chemin », a souligné l’expert.
L’Expert indépendant a noté que des défis importants demeurent, dont l’impunité pour les violations et abus des droits de l’homme du passé et la lutte actuelle contre les groupes extrémistes. Selon lui, ce qui est important à ce stade, est de mettre une stratégie en place pour s’attaquer aux défis.
« J’ai toujours accordé une attention particulière aux violences faites aux femmes, y compris dans le cadre du conflit. Ces femmes ont un droit à une protection, à une justice en cas d’abus ou violation et à des réparations adéquates. Je voudrais voir s’il y a des avancées dans ces domaines », a-t-il dit.
Au cours de sa mission de dix jours, M. Baldo rencontrera les membres du Gouvernement malien, ainsi que des représentants d’organisations non-gouvernementales, des médias, et d’associations de victimes. Il s’entretiendra également avec le corps diplomatique et l’équipe pays des Nations Unies au Mali.
A la fin de sa visite, M. Baldo partagera ses observations préliminaires, conclusions et recommandations avec les médias. L’expert indépendant présentera son rapport et les résultats de sa mission devant le Conseil des droits de l’homme, en mars 2017.
Jeudi, le Conseil de sécurité a condamné les violations répétées du cessez-le-feu au Mali soulignant qu’elle menace la viabilité de l’accord de paix.

DEMOLITIONS A KOBALA-COURA : La justice arrête l’ACI

Le procureur de la République près le Tribunal de grande instance de la Commune VI a ordonné l’arrêt des démolitions entreprises par l’Agence de cessions immobilières (ACI) à Kobala-Coura (Baguinéda). La justice veut voir clair dans cette affaire.

Dans le litige foncier qui oppose l’Agence de cessions immobilières (ACI) à des propriétaires de parcelles à Kobala-Coura, le procureur de la Commune VI a instruit à la gendarmerie de Baguinéda le retrait du Bulldozer envoyé par Agence pour démolir la zone.
Depuis la tension s’est estompée, mais les victimes de la « bavure » de l’ACI sont toujours sur le qui-vive. Ils exigent la réparation des dégâts causés et ne veulent plus voir qui que ce soit sur leur site puisqu’ils ont acquis leurs parcelles légalement avec la mairie.
Tout a commencé en septembre dernier après la levée de l’interdiction sur les activités foncières. Un Bulldozer est parti casser sans autorisation les sous-bassement et murs de certaines personnes. Le conducteur a avoué agir au compte de l’ACI. Les propriétaires des maisons cassées se sont regroupés en collectif et saisi la marie de Baguinéda qui a indiqué ne pas être au courant.
Le collectif saisira ensuite la gendarmerie en proférant des menaces de mort à l’encontre des démolisseurs. Face à ce bras de fer et le risque de lynchage des démolisseurs que le collectif a saisi le procureur de la Commune VI qui a ordonné l’arrêt des opérations de l’ACI en attendant d’y voir clair. Le Bulldozer a été retiré de la zone. Un calme précaire règne sur le terrain puisque, selon le collectif l’ACI, a affirmé que la mairie est trop petite pour la contrer.
Des propos qui laissent croire que l’ACI n’est pas prête à céder, alors que ses victimes aussi jurent ne pas céder sous aucun prétexte. Elles sont chaque dimanche sur le site et ne cachent pas leur détermination à faire payer à l’ACI le préjudice causé.
Siaka Traoré, vice-président du collectif des victimes de démolition du site, invite les autorités à faire attention et à éviter les tensions de ce genre qui risquent de déclencher un soulèvement.
Zoumana Coulibaly