Les Rideaux sont tombés sur la seconde édition du Salon de l’entrepreneuriat et des petites et moyennes entreprises (SALEP 2019, 22-27 juillet) vendredi dernier au CICB. Et le succès de l’événement a été reconnu par tous. En effet, durant une semaine, les jeunes porteurs de projet ont donné le meilleur d’eux-mêmes afin d’être parmi les 5 lauréats qui vont bénéficier du fond d’amorçage afin de démarrer leur business. Nous avons rencontré le coordinateur de «Bamako Incubateur», M. Bréhima Guindo, le 25 juillet 2019. Il nous fait le point de sa participation à cette seconde édition. Interview !
Le Matin : Pouvez-vous nous présenter «Bamako Incubateur» ?
Bréhima Guindo : «Bamako Incubateur» est le programme d’incubation et d’accélération. Supporteur des projets innovants et des PME, il vise à attraper un double retard en matière de développement à travers l’innovation, le numérique et l’entreprenariat. «Bamako Incubateur» est basé dans la capitale depuis 2016, précisément à Missira, en commune II.
Quels sont vos projets ?
Aujourd’hui, «Bamako Incubateur» a incubé 7 projets parmi lesquels je peux vous citer «So Dokôtôrô» qui est la numérisation de la médecine communautaire. Il s’agit de jeunes qui ont développé une plateforme pour la mise en relation médecin-patient. Il y a également un projet sur le solaire du nom de «Mali Solar initiative». Nous avons le soleil en abondance ici. L’ambition est d’avoir sur chaque toit malien un panneau solaire à moindre coût. Il y a aussi le projet «Bio-can» qui vise à développer une plateforme sur le système de gestion du sang. «Agri-innova» est aussi l’un des projets incubés spécialisé notamment dans l’engrais bio (fertilisant, pesticides…) à triple actions. Nous avons également un projet sur la musique malienne. Il consiste à mettre en ligne une application pour la valorisation des œuvres musicales du pays. A l’occasion de ce salon, un concours a été organisé. Et sur sept, 6 de nos projets ont été sélectionnés…
Quelles sont les contraintes que vous rencontrez ?
De nos débuts à aujourd’hui, nous avons reçu des jeunes qui ont été formés en entreprenariat, mais notre structure n’a pas encore reçu le financement lié à cette formation. Nous fonctionnons sur nos fonds propres. Cela est un problème majeur parce que qui parle de formation parle de coût. Il y a certaines formations qui nécessitent de faire venir un formateur de l’extérieur et cela coûte naturellement cher. Ainsi, nous avons fait récemment déplacer une formatrice du Pays-Bas pour une formation en marketing digitale… Cette situation commence à jouer sur nos différentes productions. Avec un soutien financier plus accru, nous pouvons encadrer beaucoup de jeunes dans le domaine de l’entreprenariat.
Comment trouvez-vous ce salon ?
L’initiative de ce salon est bénéfique pour nous. Elle permet de valoriser l’entreprenariat au Mali. Ce salon est aussi une incitation à aller vers l’entreprenariat parce que tout le monde n’est pas appelé à travailler dans les bureaux. Si nous apprenons à voler par nos propres ailes, je pense que cela peut avoir un impact positif sur l’employabilité des jeunes au Mali. Plus on créée des entreprises, plus on lutte contre le chômage et la pauvreté. Donc ce salon nous permet de voir autrement que le Mali peut avancer grâce à l’entrepreneuriat des femmes et des jeunes. Aujourd’hui, nous avons découvert beaucoup de choses à travers cette initiative qui est un tremplin de visibilité à notre structure sur le plan national et international.
Votre participation à ce salon vous a couté combien ?
Nous remercions le gouvernement car nous n’avons pas payé un rond pour avoir les stands ici. Et cela est une concrétisation de l’engagement du président Ibrahim Boubacar Kéita à consacrer son second mandat à l’épanouissement socioéconomique de la jeunesse. Nous n’avons pas payé pour avoir un stand. Ici, tout a été offert gratuitement. Merci vraiment au Ministère de la Promotion de l’Investissement privé, des Petites et Moyennes Entreprises et de l’Entreprenariat national pour cette belle initiative.
Avez-vous un appel à lancer à la jeunesse ?
Je demande à la jeunesse de se lever parce qu’on a beau dire, on a beau faire, rien n’a changé. C’est à cette jeunesse de prendre conscience et d’oser. Il faut que nous croyons en nous, en notre savoir-faire. Il ne faut pas qu’on dorme avec notre savoir à la maison. Il n’y a pas mal de structures aujourd’hui au Mali qu’il faut juste approcher pour comprendre le chemin à suivre. J’appelle vraiment la jeunesse à être un exemple d’engagement au Mali et dans la sous-région.
Propos recueillis par
Oumar Alpha