Suite aux incidents survenus lors de son défilé du 1er mai 2011, l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) a organisé un sit-in de protestation devant le département de la Sécurité intérieure et de la Protection civile. C’était le jeudi 5 mai 2011. Dans sa déclaration, le patron de la Bourse du travail exigeait des autorités, l’administration de sanctions exemplaires aux coupables des agressions portées contre ses militants le 1er mai, quand ceux-ci ont voulu défiler avec des banderoles favorables à l’Assurance maladie obligatoire (Amo).
Le ministre Sadio Gassama, devant lequel les faits s’étaient déroulés a semble-t-il pris cette colère de l’UNTM au grand sérieux puisque deux jours avant même la marche il a pris des sanctions contre les responsables syndicaux de l’autre branche de la Section syndicale de la police nationale (SPN), c’est-à-dire le camp des Siméon Kéita, Siriman Fané et Drissa Roger Samaké, respectivement secrétaire général, secrétaire général adjoint et secrétaire aux revendications, hostiles à l’Assurance maladie obligatoire (Amo) et donc instigateurs des incidents.
Par ailleurs, il faut préciser que le SPN est frappé par un bicéphalisme où une tendance est dirigée par l’adjudant Siméon Kéita alors que l’autre reconnue par l’UNTM et les autorités est pilotée par Tidiane Coulibaly.
Les sanctions en question portent sur un arrêt de rigueur, entendez l’emprisonnement ferme pendant 25 jours. En la matière, après que la sanction soit notifiée à l’intéressé, il lui revient de se rendre au lieu désigné pour purger sa peine. Mais les éléments sanctionnés n’entendent pas se soumettre à cette décision qu’ils trouvent d’ailleurs injuste.
Depuis le mardi 03 mai dernier, les éléments concernés par la décision n’ont pas réagi. Et certains se sont même rendus, le week-end dernier, à l’intérieur du pays, notamment à Koutiala et Ségou afin de rencontrer leurs militants. Une manière déjà de mobiliser les troupes pour un éventuel bras de fer. Ils ont aussi organisé un sit-in d’avertissement devant le GMS le même jour de la marche de l’UNTM pour protester contre ces sanctions où ils ont profité pour renouveler leur rejet de l’Assurance maladie obligatoire (Amo). Au cours de ce sit-in, le 2e secrétaire aux revendications de la SPN, le sergent Yaya Niambélé, a été très catégorique : « Si jamais on touche à un syndicaliste, nous allons faire sortir tous les policiers de Bamako, car ce qui s’est passé lors du défilé du 1er mai est purement syndical et non administratif ».
Le ministre a fait prendre ces sanctions par le directeur général de la police nationale, Niamé Keïta, duquel on dit que les coupables sont proches. Or, le ministre Gassama pressé de l’autre côté par l’UNTM veut obtenir l’application de ces sanctions que Niamé Kéita tarde à exécuter. Ces sanctions visent les responsables syndicaux de la branche la plus représentative du SPN et le ministre risque de s’attirer leurs foudres. En tout cas, cette semaine s’annonce décisive pour la suite des évènements.
Abdoulaye Diakité
L’ Indicateur Renouveau 11/05/2011