Au lieu de rompre le silence pour édifier le peuple sur le bien fondé de l’annulation du marché de 8,9 milliards de FCFA de matériels roulants pour l’armée et l’achat par entente directe de véhicules pour l’administration, le Premier ministre met en mission des éléments disparates des services de renseignement, mal informés et mal inspirés, pour distiller via la presse de fausses informations tendant à altérer la vérité et à charger le Directeur de l’Autorité malienne de régulation des télécommunications / TIC et des postes, le Dr Choguel Maïga.
Le malheur des hommes de la Sécurité d’Etat a été de mettre sur la fameuse liste des organes de presse chargés de ces basses besognes, le nom de l’un de nos collaborateurs, lequel leur a clairement indiqué que 22 Septembre tenait le bon bout dans ces dossiers et ne saurait tomber dans l’intox et la désinformation.
Une fois de plus, le loup doit sortir de son antre. Diango doit dire la vérité au peuple malien. Pourquoi a-t-il annulé le marché des véhicules de l’armée, une commande passée avec l’accord de l’Ordonnateur du budget Tiéna Coulibaly, et qui devait être livrée dans la première quinzaine du mois de mars 2013? Les autorités militaires et celles des Finances avaient travaillé main dans la main dans ce marché. Des officiers supérieurs ont même été désignés pour inspecter le matériel (200 véhicules, 10 ambulances, 10 citernes), à Amsterdam, aux Pays-Bas.
Mais, pour des raisons non encore avouées, et des intérêts égoïstes, voire crasseux, le marché a été annulé, alors que l’armée malienne attendait ces engins. En effet, le Commandant des Opérations sur le terrain, le Colonel major Didier Dacko, déclare que l’armée n’a pas de véhicules et qu’elle attend d’être mieux équipée pour aller à la reconquête de Kidal. Alors, comment, dans ce contexte, Diango Cissoko a-t-il pu annuler ce marché de véhicules? Face à l’urgence et à l’intérêt supérieur du pays, des considérations mesquines ont pris le dessus, à tel point que le ministre de la Défense, dont les services ont été associés au marché, a cru bon de nier sa participation au dossier. Quelle aberration!
Et voilà que Diango Cissoko se rend à Gao, le jeudi 11 avril, auprès des troupes maliennes, les moins équipées des forces en présence, les mains vides. Il aurait pu y aller avec les 200 véhicules qui étaient attendus à Bamako mi mars. C’est au ministre de la Défense qu’il avait laissé le soin de dire aux hommes en uniforme que 300 véhicules seraient bientôt réceptionnés pour l’armée. Où sont-ils? Dans quel pays la commande a-t-elle été lancée? Qui est l’adjudicataire? Dans combien de temps ces engins seront-ils livrés? C’est comme l’Arlésienne: on en parle toujours mais on le la voit jamais.
Depuis le 11 janvier dernier, début de l’Opération Serval, l’armée a lancé des commandes, soit bien avant celle de 8,9 milliards de FCFA. Mais quid de l’achat de 55 véhicules par entente directe avec CFAO Motors, au profit de l’administration? Où est l’urgence d’un tel achat, qui jure avec les règles de passation de marchés publics?
La démarche du Premier ministre est suspecte. C’est pourquoi il doit rompre le silence pour dire la vérité au peuple. Cette vérité, il doit la dire également pour les 2,5 milliards de FCFA qu’il a demandé de rétrocéder à Orange, à partir du Fonds d’accès universel, un fonds public qui doit lui permettre de remettre en activité ses installations saccagées au Nord, alors même que les bâtiments administratifs ne sont pas encore restaurés. Monsieur le Premier ministre, le peuple attend vos explications. A suivre.
Chahana Takiou
Le 22 Septembre 2013-04-22 00:00:19