Dès l’entame de ses propos, le président du MJCM a donné le ton, en déclarant que l’objectif de la conférence de presse était de décrier et de mettre à nu la politique de la Bourse de l’emploi et de la formation professionnelle. Celle-ci, telle que conçue, a-t-il martelé, selon nos analyses, ne répond pas aux attentes réelles des milliers de demandeurs d’emploi. Et Seydou Diallo de faire remarquer qu’après une première édition, exécutée à coût de milliards de nos francs sans qu’aucune évaluation ne soit faite, voilà que le département de l’Emploi et de la Formation Professionnelle lance une deuxième édition.
Première lacune relevé par Seydou Diallo, au niveau des innovations, où il dénonça la foire aux idées, l’implication des bureaux d’études et le mauvais accompagnement des jeunes bénéficiaires de kits. Car, selon lui, si la Bourse est réellement destinée aux demandeurs d’emploi, il faut nécessairement impliquer les associations qui regroupent ces derniers en leur sein, ne serait-ce que pour la sensibilisation et l’information. Mais tel n’a pas été le cas, s’est-il lamenté. Le prétexte avancé, c’est que le département travaille avec les médias. Pour le MJCM, c’est plutôt une volonté manifeste de nos politiques de faire de la Bourse de l’emploi un simple coup médiatique, au lieu d’en faire un véritable créneau de création d’emplois.
Autre explication fournie, les associations seront impliqués lorsque les kits seront prêts. Pour le MJCM, c’est là que se situe la deuxième inquiétude. Car, au lieu de donner des produits finis aux jeunes déjà «nantis», il serait bon d’accompagner les concepteurs de projets dès le montage du kit, afin d’en faire de futurs entrepreneurs. Et, dans la foulée, le Mouvement exprimera ses doutes quant à la crédibilité des bureaux d’études. La dernière préoccupation du MJCM, ce sont les critères qui vont déterminer les bénéficiaires des kits, voire la qualité de ceux-ci. Aussi le Mouvement des jeunes chômeurs est-il décidé à jouer pleinement son rôle de collaborateur, mais aussi de contrepoids, face aux mauvaises politiques de l’emploi.
En réaction aux questions des journalistes, Seydou Diallo répondra que le département ne leur a pas communiqué le coût de cette deuxième édition, encore moins une estimation. Ils ont rencontré le ministre de l’Emploi et de la Formation Professionnelle, qui leur a dit de faire des propositions. «Mais, aujourd’hui, pour lui faire part, c’est la croix et la bannière. Nous n’arrivons plus à le rencontrer» s’est-il lamenté.
Pierre Fo’o Medjo
Le 22 Septembre 08/08/2011