Au-delà de la passion partisane…
Si l’entrée d’un homme dans la vie d’un parti politique a suscité tant de réactions et de commentaires, c’est bien celle de Dr Boubou Cissé, ancien Premier ministre, chef du Gouvernement.
De son adhésion à l’Union pour la République et la Démocratie (URD) en passant par sa prétention à la candidature pour la présidentielle de 2022, l’homme a beaucoup encaissé.
Son malheur, c’est d’avoir servi son pays sous un régime qui a été déchu sans avoir terminé son mandat.
Mais au-delà de la passion partisane, que disent les textes ?
Depuis le 26 juin 2021, l’ancien Premier ministre, Dr. Boubou Cissé, est membre du parti l’Union pour la République et la Démocratie (URD). Il occupe le poste de secrétaire chargé des questions économiques de la section de Djenné, sa ville d’origine, conformément au respect des textes.
Les statuts et le règlement intérieur déterminent, en effet, les conditions d’adhésion. Selon celles-ci, «L’adhésion à l’URD est ouverte à tout citoyen malien ou tout africain résidant au Mali qui accepte ses statuts et son règlement intérieur, sa charte, son projet de société et son programme. Elle est libre et individuelle. Elle s’effectue selon les modalités édictées par le règlement intérieur ».
Or, le règlement intérieur du parti stipule, dans son article 1er au titre de la qualité de membre : «L’adhésion au parti s’effectue au niveau du comité du lieu de résidence, de domicile ou d’origine du demandeur. La demande est écrite ou orale. Elle est adressée au Secrétaire Général du comité qui enregistre l’adhérent sur le registre des militants et en informe le bureau et l’assemblée générale à leurs plus prochaines réunions ».
L’adhésion de l’ancien Premier ministre au parti de la poignée de mains, bien que respectant les textes du parti, est pourtant vue d’un mauvais œil, voire critiquée par certains au sein même de ladite formation politique pour le simple fait qu’elle est intervenue à seulement quelques mois de la prochaine présidentielle. Boubou constitue-t-il une menace pour ses détracteurs ?
Pourtant, rappelait toujours feu Soumaïla Cissé, « à l’URD, il n’y a pas de nouveaux ou d’anciens militants ».
Par ailleurs, il faut rappeler qu’adhérer dans un parti ne veut pas dire être forcément le candidat du parti pour la reconquête du pouvoir. En plus, on ne peut ne pas aussi se priver de l’être si on a la possibilité ou lorsqu’on a les moyens et des ambitions pour son parti.
Il n’est pas aussi interdit au sein d’un même parti d’avoir plusieurs prétendants pour la reconquête du pouvoir. Toutefois, chaque parti dispose ses principes de sélection de ses représentants.
A l’Union pour la République et la Démocratie (URD), les textes sont précis sur la question. «Le consensus est toujours recherché, il se concrétise par la mise en place d’une commission d’investiture. À défaut de consensus, le vote se fait à main levée ou par scrutin secret.
Toutefois, pour l’élection des candidats aux différentes candidatures, concernant les élections communales, législatives et présidentielles, le vote se fait obligatoirement par scrutin secret.
En cas d’égalité de voix entre les candidats et de non désistement, il est procédé à autant de tours que nécessaires pour départager les candidats. Dans tous les cas, la dernière décision revient au BEN ». Donc sachons raison garder.
Source : L’Indicateur du Renouveau