Avant le vote on pensait que cette élection était jouée d’avance. Le camp présidentiel n’attendait plus que l’annonce officielle des résultats provisoires pour fêter comme il se doit la réélection de Blaise Compaoré. Mais voilà que, véritable pavé dans la marre, le Tribunal administratif de Ouagadougou a jugé « illégale » la carte d’électeur, au motif qu’elle ne mentionnait pas le lieu de naissance de l’électeur, contrairement à ce qui est prévu par la loi.
La Commission nationale électorale indépendante a fait immédiatement appel de ce jugement auprès du Conseil d’Etat. Moussa Michel Tapsoba, le président de la Céni, explique que cet appel est suspensif.
Du côté du pouvoir on reste serein, on explique que cela ne change rien sur le fond, puisque même les candidats qui contestent la légalité de la carte d’électeur ont eux-mêmes voté.
Du côté de l’opposition on se réjouit. Mardi 23 novembre, avant même la publication des résultats provisoires par la Céni, quatre candidats de l’opposition avaient déclaré qu’ils ne reconnaîtraient pas les résultats. Fort de ce jugement pour le moins inattendu du Tribunal administratif, Bénéwendé Sankara affirme que les opposants vont désormais saisir le Conseil constitutionnel. Ils ont 48 heures pour le faire. Pour eux, si la carte d’électeur est illégale, si on est dans un état de droit, c’est que le scrutin est illégal et qu’il faut le reprendre.
Par RFI 25/11/2010