L’Ortm est en turbulence. D’ordinaire placide, elle se trouve dans une dynamique de grève depuis quelques semaines avec des préavis de quarante huit heures et maintenant soixante douze heures de débrayage. Que se passe t-il exactement pour que cet office dont tous les régimes ont fait ce qu’ils veulent soit en rébellion? Car il n’y a pas d’autres termes pour qualifier les propos tenus par le syndicat au ministre de tutelle il y a peu.
Au delà de la désobligeance des propos et de l’occasion peu appropriée pour le type d’échanges intervenus entre Bozola et sa hiérarchie, c’est pourtant un frémissement que nous avons observé. Bozola ne veut plus être la télé à papa; elle veut pouvoir suivre et couvrir l’actualité à temps; elle s’est indignée de se trouver un moment en train de diffuser une série brésilienne quand une télé et une radio étrangère donnaient des nouvelles du Radisson sous attaque. Elle veut un statut meilleur pour son staff.
Bref, l’Ortm veut se libérer. Nul ne peut l’en blâmer. Et elle mérite d’être soutenue si tel est son projet. Reste que près de soixante ans de mise au pas laisse des traces. Et si la question de vertèbres ne se pose pas si les pouvoirs publics affranchissent vraiment Bozola, la question de ressources humaines, elle,est tyrannique.
La performance dépendra alors du reformattage et du renouvellement des équipes. Pas impossible en méritocratie. Mais voulons-nous en être une?
Adam Thiam