Dimanche, à la faveur d’un meeting de l’opposition, Soumaïla Cissé a répondu aux nombreuses questions d’hommes de médias.
Le chef de l’opposition reproche au président de la République la mauvaise gestion à tous les niveaux. De l’achat de l’avion en passant par la gestion de la crise du Nord.
« C’est du jamais vu qu’un gouvernement soit traité de malversant et ceci est une humiliation », dira Soumaïla Cissé. Le front social est bouillonnant, l’UNTM est en grève, les commerçants le seront bientôt. Le panier de la ménagère est quasiment vide. Et de dire que le bilan d’un an de pouvoir d’IBK est négatif avant de lui attribuer « un carton jaune foncé ».
Sur les pourparlers d’Alger, le leader de l’Union pour la République et la démocratie (URD) dixit : « Nous souhaitons que l’accord soit signé pour le retour de la paix, sans la paix personne ne viendra investir dans ce pays », dénonçant néanmoins la mise à l’écart de l’opposition qui « n’a pas été consultée ni invitée à Alger » alors que ces accords doivent être portés par tous les Maliens.
« Le président qui disait qu’il ne négocierait pas avec les rebelles et qu’on ne le trimbalerait pas se trouve en train de négocier aujourd’hui le couteau sous la gorge à Alger ».
Léthargie
Soumaïla Cissé a invité le président IBK à accepter de discuter avec la société civile, l’opposition, les cadres de ce pays afin qu’on réfléchisse ensemble pour faire bouger le pays. Il a invité le président à partir à la rencontre du peuple, ironisant que le seul village qu’il connaisse est « Sénou » en lien avec ses nombreux voyages à l’étranger. « Qu’on cesse de traiter les gens de hassidi (égoïstes impénitents, Ndlr). Il faut que le gouvernement se ressaisisse ainsi que le président de la République pour réconcilier les Maliens », a indiqué M. Cissé.
La gestion du pays passe par un engagement, dira-t-il, avant de reprocher au président un manque d’engagement face aux défis de l’heure. Il a déploré l’insalubrité du pays, estimant que le président est tatillon sur les questions de propreté, de bien-être et de confort.
Sur le statut de l’opposition, Soumi Champion a rappelé que « ce n’est pas nouveau au Mali, c’est depuis sous le régime d’Alpha Oumar Konaré. En disant que moi je gagnerai quelque chose en occupant ce poste est inopportun, un chef de l’opposition ne gagne que des bons d’essence qui ne valent rien à mes yeux. Ce n’est pas vrai qu’on veut retourner au pouvoir loin sans faut, qu’est que je n’ai pas eu : dix ans à l’Uémoa, ministre de Finances… »
Ousmane Daou
Source: L’Indicateur Du Renouveau 2014-09-09 12:57:44