Dans la continuité de la série de présentations du bilan de la gestion du Mali par le régime ADEMA-PASJ, de 1992 à 2002, nous vous proposons dans ce numéro de découvrir les différentes mesures et actions entreprises par ce parti pour la formation professionnelle et la création d’emplois. Le problème de l’emploi est resté le plus grand défi de tous les régimes du Mali qui se sont succédé de l’indépendance à nos jours, de Modibo Keita à IBK en passant par Moussa Traoré, Alpha et ATT. En effet, le marché de l’emploi est caractérisé par une extrême jeunesse de la main d’œuvre. Face à l’accroissement du chômage des jeunes, il est apparu impérieux pour le régime de mettre un accent particulier sur la promotion de l’emploi et particulièrement celui des jeunes diplômés à travers un service spécifique qui prit en charge en son temps, les problèmes des jeunes diplômés. La solution a été la création d’un service spécialisé au sein de l’Office National de la Main-d’œuvre et de l’Emploi (ONMOE), en l’occurrence la Cellule d’Appui à l’Insertion des jeunes Diplômés (CAIJD), l’ancêtre de l’actuelle APEJ. Pour adapter la formation aux besoins du marché de l’emploi, le Gouvernement a dû concevoir et mettre en œuvre, en collaboration avec la Banque Mondiale, une nouvelle politique des ressources humaines à travers le Projet de Consolidation de la Formation Professionnelle (PCFP) qui a donné naissance au FAFPA et au FARE, le Fonds Auto-renouvelable pour l’Emploi.
L’emploi salarié et les stages de qualification professionnelle
Dans sa politique de promotion de l’emploi salarié, le Mali a opté pour l’instauration du stage de qualification professionnelle comme alternative susceptible de briser le cercle vicieux «Pas de travail sans expérience, pas d’expérience sans travail». Ce stage institué par l’ordonnance 92-022/P-CTSP du 13 avril 1992 a pour objectif de combler le manque d’expérience des jeunes diplômés en vue de les rendre plus compétitifs sur le marché de l’emploi. Il peut durer 6 mois, renouvelables trois fois et est rémunéré à 50% du salaire de base.
Il offre aux entreprises des avantages de plusieurs ordres et les stagiaires sont employés à plein temps dans les mêmes conditions que les autres employés. Avec cela l’entreprise aura l’occasion de mieux apprécier le stagiaire qui sera peut-être demain son employé, la rémunération payée aux stagiaires est déduite de l’assiette de la contribution forfaitaire (7% de la masse salariale). En juin 2002, plus de 1000 jeunes diplômés ont bénéficié d’un stage en entreprise. Ainsi, concernant le financement du stage, l’analyse des dispositifs a dégagé une série de conclusions, dont les plus significatives sont les suivantes: les stages de formation professionnelle sont appréciés et souhaités aussi bien par les entreprises que par les jeunes diplômés; cependant le dispositif prévu (réduction de l’assiette de la Contribution Forfaitaire) pour susciter une forte adhésion des employeurs à la politique de stages de formation professionnelle s’est révélé peu attrayant. Ces constats ont conduit le Département à soumettre un projet de texte portant modification de l’ordonnance 92-022/-CTSP pour une meilleure adhésion des employeurs des secteurs publics et Privés.
Le vacatariat
Institué en 1991, ce système a été entretenu et a même subi une mutation qualitative à partir de 2000 Il permet de fournir de l’emploi à des jeunes diplômés chômeurs à travers un contrat à durée déterminée. C’est ainsi que 3167 jeunes diplômés ont été recrutés dans l’Education. 194 agents de toutes spécialités et de toutes catégories ont été recrutés au compte du Ministère de la Santé et 300 autres dans le domaine de l’appui à la Douane. Le vacatariat a permis de résoudre le problème de chômage de nombreux jeunes diplômés et aussi la pénurie du personnel surtout au niveau de l’Education. Le système a pris fin avec l’adoption du décret n° 08 du 27 janvier 2000 et par la transposition de l’ensemble des contractuels de l’Etat dans la grille de classification annexée audit décret. Ainsi, suite à une opération de contrôle physique effectuée par l’ONMOE du 3 juin au 30 août 2000, 4165 contractuels, dont 3842 au compte du Ministère de l’éducation et 323 au compte de la Direction Nationale des Douanes, sont devenus des personnels permanents de l’Administration relevant du code du Travail (Décret N°00-038/P-RM du 27 janvier 2000).
Les demandes d’emploi enregistrées au niveau des bureaux de placement de l’ONMOE de 1995 à 2000 étaient de 39366 contre 15 655 placements effectués. Face aux difficultés rencontrées par les jeunes diplômés dans le montage des dossiers de projets pour financement, des séminaires de fondation sur l’Esprit et la Création d’Entreprise ont été organisés. L’ONMOE a organisé une soixantaine de séminaires, auxquels ont participé environ 2 400 jeunes diplômés, à travers la CAIJD.
Fonds Auto renouvelable pour l’Emploi (FARE)
En vue de trouver une solution aux problèmes liés aux conditions d’accès au crédit bancaire, il a été décidé avec l’appui de l’Office National de la Main-d’œuvre et de l’Emploi (ONMOE), de l’Institut National de Prévoyance Sociale (INPS) et avec la collaboration de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali (CCIM) et de la caisse Nationale d’Assurances Réassurance (CNAR) la mise en place d’un fonds de garantie pour les jeunes diplômés. Ce fonds dénommé «Fonds Auto Renouvelable pour l’Emploi» (FARE), est un mécanisme de garantie de financement des PME-PMI des jeunes diplômés sans emploi, dont les projets se situent entre 3 et 30 millions de FCFA. Opérationnel depuis janvier 1993, le FARE dont le capital était initialement fixé à 310 millions de FCFA, a bénéficié des subventions de l’Etat d’un montant de 255 millions de FCFA à travers la Banque Nationale de Développement Agricole (BNDA) et de la Caisse française de Développement (CFD) d’un montant de 200 millions de FCFA. De janvier 1993 à 2001, 62 projets de jeunes diplômés ont bénéficié de la garantie FARE pour un investissement de 594 9