La « Biennale artistique, culturelle » est une manifestation populaire qui met en compétition les formations artistiques, les artistes et les créateurs des communes, des cercles et des régions du pays.
Les Biennales ont connu un succès populaire sans précédent, et à ce titre, elles sont irremplaçables. Elles ont favorisé le brassage et l’interpénétration des populations et ont contribué à l’émergence d’une culture de paix et de citoyenneté. Un autre espace consacré au développement des disciplines sportives connu sous l’appellation de « Biennale sportive » existait aussi. Cette « Biennale sportive » a connu trois éditions : 1979 à Ségou, 1981 à Mopti et 1983 à Sikasso. Cependant, la Biennale a connu une période de léthargie de près de dix ans qui a sérieusement entamé nos valeurs artistiques et culturelles et plongé le pays dans une hibernation culturelle inquiétante. Une interruption qui a provoqué une chute de nos valeurs culturelles intrinsèques brisant ainsi cet élan de ferveur nationale sur le chantier de la culture.
Pour pallier à cet immobilisme, les autorités de la troisième République ont, dans leur choix, décidé de susciter la Biennale dans un élan d’innovation. Le ministre de la culture de l’époque a changé le nom de la Biennale en « Semaine nationale des arts et de la culture » dont l’unique édition a eu lieu en septembre 2001. Mais cette semaine n’a malheureusement pas comblé les attentes en raison des difficultés liées à son organisation et à la mobilisation de la population entre autres, toutes choses qui ont fait qu’elle n’a pas eu le résultat escompté. Fort de ce constat, il a été organisé un forum d’évaluation de la SNAC 2001 afin de jeter les jalons pour le futur.
Ce forum à l’unanimité a décidé de relancer la Biennale dans le cadre du développement d’une culture nationale démocratique. La reprise a eu lieu en 2003 à Bamako et son processus de-délocalisation en 2005. Ainsi Ségou a ouvert la voie et cette expérience a été un franc succès. C’est cette même politique de délocalisation , qui a passé par Kayes en 2008, permet à Sikasso aujourd’hui d’emboîter le pas avec l’organisation de l’édition 2010 de la Biennale artistique et culturelle du Mali.
Issa Fakaba Sissoko jk
L’ Indicateur Renouveau 17/12/2010