Soixante-quatre artistes originaires d’une vingtaine de pays africains et de la diaspora sont sélectionnés pour le grand rendez-vous dédié à la culture africaine, qui se tiendra du 28 mai au 28 juin 2020, dans la capitale sénégalaise. Sur le thème « Forger’’, cette quatorzième édition coïncide avec les trente ans d’anniversaire de cette manifestation, sous la coordination de EL Adji Ndiaye, directeur artistique.
La biennale de Dakar, connue sous le nom ‘’Dak’art’’, est un des principaux événements d’art contemporain africain à consacrer exclusivement sa sélection aux artistes vivant sur et hors du continent. Elle a été instituée par l’Etat sénégalais depuis 1989 et sa première édition avait été dédiée à la littérature en 1990, avant de consacrer sa deuxième édition, en 1992, à l’art contemporain. Mais depuis 1996, cette manifestation est essentiellement dédiée à la création africaine contemporaine. « Se bâtir sur les fondamentaux d’une volonté politique affichée de l’Etat sénégalais, celle de faire de cette manifestation une vitrine de la promotion du meilleur de la création artistique contemporaine et une plate-forme de rencontre et de confrontation », a indiqué Marième BA, secrétaire générale de la biennale.
En effet, les objectifs de Dak’art sont d’élargir les possibilités de promotion des artistes africains faiblement représentés dans les grands événements artistiques internationaux, mais également pour l’Afrique, d’élaborer son propre discours sur l’esthétique, de participer à la conceptualisation d’instruments théoriques d’analyse et d’appréciation de position artistique. Cet événement, tremplin des artistes du continent, est aussi pionnier dans le développement de l’art contemporain africain. « C’est une manière d’ouvrir le débat sur le rôle de l’artiste et les rapports entre identité et pratiques artistiques dans un univers globalisé », a laissé entendre EL Adji Malick Ndiaye, directeur artistique.
Ces dernières années, il est reproché à cet événement d’être élitiste, pas très populaire. Ainsi, pour cette quatorzième édition, le défi semble changer dans l’organisation, comme l’a indiqué sa secrétaire générale. « L’espace de promotion de la biennale 2020 se veut un espace total pour les publics aussi diversifiés que possibles. A travers ce projet, on veut remobiliser le public et repousser les limites pour que la biennale se découvre partout dans l’espace urbain dakarois. Ces artistes sélectionnés vont exposer des œuvres inédites afin de mieux contribuer au design urbain et à l’embellissement des sites concernés tout le long de ce parcours, ce qui va contribuer à l’émergence culturelle, à démocratiser l’accès à l’art », a-t-elle promis
Ainsi, la biennale entend résoudre la question de faire de la ville un tissu de réseau où tous les acteurs seront forcément pris dans les mailles du filet qu’elle. L’événement se donne les moyens de sa politique et compte mettre à contribution des ressources humaines qui porteront les emblèmes du Dak’art 2020 à travers ‘’in transit’’, inviter des artistes des autres secteurs avec ce qu’il appelle ‘’pluridisciplinaire’’.
En plus de la traditionnelle exposition officielle, celle des commissaires invités, il est prévu aussi pour cette édition une exposition des collectionneurs, un espace qui permette à ces derniers de montrer leurs acquisitions et de les valoriser.
Cisse Dimi