Mais comment tout cela est-il arrivé ? Comment la diaspora a-t-elle accepté cette participation hors compétition ? C’est à ces questions qu’a tenté de répondre Gahoro Doucouré, chef de la délégation de la troupe de la diaspora.
Bamako Hebdo : Comment est venue cette participation de dernière minute ?
Gahoro Doucouré : Suite à des démarches entreprises, nous avons senti une volonté du Premier ministre pour voir comment nous pouvions participer à la compétition. Modibo Sidibé nous a aidés à participer à la présente Biennale.
Comment vous vous êtes préparés avant de venir ?
Nous avons choisi 43 personnes. Sur ces 43, nous avons l’encadrement, qui est assuré par les membres du Conseil de base de France, il y a aussi deux griots qui nous accompagnent partout. Tous les enfants sont nés en France, ils y ont tout appris, à jouer, chanter et danser. Ils y sont tous nés, parce que c’est notre critère de sélection. Ce n’est pas du Djeliya que nous leur apprenons, ce ne sont pas tous des enfants de Jeli, mais des enfants à qui nous donnons la chance de prendre part à la construction d’une troupe. Nous les adaptons à la réalité de notre pays. Nous ne réclamons pas de particularité. J’aurais souhaité qu’ils soient avec les autres enfants car c’est une pédagogie, une école pour eux. Nous ne voulons pas de particularité, parce qu’il faut apprendre. Nous présentons de la danse, un ensemble instrumental, du solo et du chœur. Nous nous sommes préparés à la va-vite, mais comme c’est la même équipe que celle de l’année dernière, nous n’avons pas de problème pour la répétition. Nous voulons participer à la compétition, nous voulons tout faire pour que nos enfants sachent leur origine et la Biennale est une belle occasion.
Est-ce que vous menez des activités culturelles à Paris ?
Nous n’avons pas vocation de mener des activités, nous accompagnons les activités, nous sommes une plateforme. Toutes les associations qui organisent au moins une activité culturelle nous invitent et nous sommes présents. Nous sommes issus de toutes les régions, c’est pourquoi nous sommes en train de voir comment nous pouvons faire avec la France, pour apporter des soutiens aux cercles et leur apporter des expertises à la région de Sikasso. Nos jeunes feront comme nous car la tradition, l’éducation d’un enfant, ce n’est pas seulement les parents, mais tout le monde. Nous considérons que le fait que nos enfants soient attachés au pays n’est pas fortuit. Les activités, il y en a en pagaille en France, mais le Conseil ne fait que participer. Nous ne pouvons pas être partout, comme on le veut.
Avez-vous un mot de la fin ?
Merci au président ATT pour tout ce qu’il a fait pour nous, surtout le statut d’utilité publique qui vient d’être donné au Conseil des Maliens de l’extérieur. Nous le remercions pour cela, mais pour la Biennale on dit merci à Modibo Sidibé pour sa clairvoyance qui nous a permis d’être présents avec les jeunes de la diaspora.
Réalisé par Kassim TRAORE depuis Sikasso