La filière de beurre de karité, comme celles de la mangue et de la gomme arabique, est profitable au Mali en matière de développement, du business et de l’accès au marché international.
En la matière, la stratégie du cadre intégré est conçue pour booster et aider l’exportation à travers ces filières-là.
Notre pays dispose d’un important potentiel de pieds de karité.
L’unité de mise en œuvre du cadre intégré (Umoci) avait initié une étude de faisabilité pour la création de trois unités de production de beurre de karité.
Cette étude a été validée, le mardi 18 mars, au Conseil national du patronat du Mali (CNPM) lors d’un atelier.
Son impact pourrait atteindre des proportions inespérées si l’on arrive à renverser la tendance actuelle dominée par l’exportation brute d’amandes de karité.
Le nombre de femmes rurales économiquement vulnérables que la filière karité emploie est estimé à plus de 3 millions. En 2019, le Mali a exporté 61.993 tonnes d’amandes de karité contre 211 tonnes de beurre de karité.
En 2020, ces quantités étaient respectivement de 22.908. Le Projet de développement de la filière karité (Prodefika) du Cadre intégré Renforcé (CIR) Mali s’inscrit dans ce cadre.
Il vise à contribuer à l’amélioration des revenus des acteurs directs de la filière karité et à la réduction de la pauvreté au Mali par l’exploitation rationnelle et l’exportation des produits du karité.
D’une durée de trois ans, le Prodefika interviendra dans 18 cercles des zones de production à fort potentiel d’exportation.
Cette noix peut rapporter gros, si des investissements conséquents sont mis en place pour passer à la transformation industrielle. Surtout que les industriels chocolatiers envisagent l’adjonction du beurre de karité dans la fabrication du chocolat.
Au Mali, environ 78% des femmes travaillent dans le secteur rural et apparaissent ainsi comme des actrices de premier plan dans la lutte contre l’insécurité alimentaire.
Depuis la nuit des temps et aussi vieux que le karité existe sur la terre, les femmes en milieu rural ont toujours été au cœur de l’extraction du beurre dans les villages, campagnes et hameaux.
Parallèlement aux activités agricoles, et en amont de l’extraction du beurre, les femmes sont impliquées dans le ramassage des noix de karité.
Cette activité est aussi laborieuse, car nécessitant de nombreux déplacements aux pieds des arbres avec des mouvements répétitifs dorsaux pour ramasser les noix.
Après suivra l’étape de la transformation artisanale qui est aussi harassante que fatigante pour produire du beurre de karité. La vente de ce produit fini est une source de revenus pour les femmes qui contribuent aux charges du ménage.
En effet, la filière karité a été identifiée comme une des filières porteuses d’emplois et de revenus.
Cependant, le processus est très long et fatiguant pour obtenir le beurre de karité de bonne qualité.
Beaucoup de femmes s’adonnent dans les zones rurales à la fabrication du beurre de karité pour aider leurs maris dans les périodes de soudure.
L’activité de production du beurre de karité ne peut pas se faire individuellement.
Pour cela, les femmes se regroupent en coopératives, groupements et associations afin de rendre le travail plus facile et rapide, car le processus est un travail d’endurance.
La vente de ce produit procure ainsi une source de revenus non négligeable aux femmes rurales. Ces revenus contribuent à améliorer leur statut social et leur indépendance économique au quotidien.
Des tentatives d’industrialiser cette production ont été mises en vigueur, mais, elles n’ont duré que le temps d’un feu de paille.
Mahamadou YATTARA