BESOINS ESTIMES A 120 MILLIARDS, MAIS SEULEMENT 10 % MOBILISES : La problématique de l’entretien routier ne nécessite-t-elle pas des réformes ? 

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Avec un réseau routier de près de 25 000 Km constitué de 6 000 km de routes bitumées et 19 000 km de routes en terre, le Mali est sans nul doute l’un des pays de la sous-région, à avoir beaucoup investi dans la construction des infrastructures routières pendant ces 20 dernières années.

Mais malheureusement ce grand patrimoine routier souffre d’un manque de soutien financier conséquent pour son entretien.

Le programme d’entretien routier de l’exercice 2021 pour l’ensemble du pays a été évalué à 120 milliards.

L’Autorité Routière qui est l’organe chargé du financement de l’entretien routier n’a pu mobiliser qu’environ 10% des besoins. Dans ces conditions, les objectifs sont loin d’être atteints.

Signalons que pour résoudre en partie ce déficit, le conseil d’administration de l’autorité routière présidé par le président du Conseil malien des transporteurs routiers a délibéré en 2019, lors de sa 34ème session en fixant le prix de péage à 500 FCFA par passage.

 Vu que les routes existantes ont été sérieusement dégradées surtout au cours des 5 dernières années et que les besoins d’entretien routier sont de 120 milliards par an dont seulement 10% sont mobilisables, il y a lieu de réorienter les fonds du budget national sur la préservation des routes existantes au lieu de construire de nouvelles routes qui vont grossir dans deux ou trois ans le lot des routes à entretenir.

Signalons que la Côte d’Ivoire qui dispose à elle seule de la moitié du réseau routier de notre sous-région a des besoins de seulement 50 milliards par an.

C’est pourquoi il demeure indispensable pour les autorités de la transition de prendre des mesures idoines pour accorder la plus grande importance à l’entretien de nos routes, car celles-ci sont indispensables pour le développement, la décentralisation et l’interconnexion avec les Etats voisins.

Makan Fily Dabo, le Ministre des transports et des infrastructures, est en terrain connu, et fera certainement le point des réformes pour voir si elles ont permis d’atteindre les objectifs fixés par rapport à la stratégie d’entretien routier basée sur la séparation des rôles et des responsabilités suivant les directives de l’UEMOA.

La dégradation continue du réseau routier au Mali doit interpeller plus d’une conscience et un réseau routier en bon état doit nous permettre de transformer notre continentalité en opportunité.

Les différents corridors qui sont des dispositifs logistiques de transports pourront permettre la création d’activités diverses pour donner l’espoir.

C’est pourquoi il est nécessaire d’accorder la plus grande importance à l’entretien des routes au grand bonheur des usagers.

Les autorités de la transition qui s’apprêtent à engager le pays dans la voie des réformes, doivent également réformer ce secteur clé, surtout après les grèves à répétition des transporteurs qui d’ailleurs ont leurs représentant au plus haut niveau dans les organes de gestion du service chargé du financement de l’entretien routier auxquels ils doivent d’abord demander des explications.

Le Ministre des transports et des infrastructures, Makan Fily Dabo, pour avoir été pendant des années secrétaire général dudit ministère avant de devenir ministre, doit pouvoir donner une nouvelle impulsion et voir si les réformes ont permis d’améliorer la qualité des routes ou si au contraire elles ont permis aux nombreuses nouvelles structures issues des réformes de paralyser l’entretien routier.

Youssouf Sissoko