Berlin n’a rien à voir avec l’annulation de meetings pro-Erdogan

Berlin – L’annulation en Allemagne de deux meetings pro-Erdogan avec des ministres turcs sont des décisions d’autorités municipales sur lesquelles le gouvernement n’a « aucune influence », a indiqué vendredi le ministère allemand des Affaires étrangères.

« C’est une décision sur laquelle le gouvernement fédéral n’avait aucune influence et sur laquelle il ne peut en avoir car cela tombe sous le coup du droit local ou régional sur lequel nous avons zéro influence », a indiqué Martin Schäfer, porte-parole du ministère lors d’un point presse régulier, rejetant les accusations de la Turquie pour qui Berlin oeuvre contre le pouvoir turc.

« Ce n’est pas dans notre intérêt ou celui de la Turquie (…) de dialoguer que par médias interposés ou que nous tombions dans une confrontation ouverte », a-t-il ajouté.

Une porte-parole de la chancelière Angela Merkel, Ulrike Demmer a aussi souligné que du fait du « fédéralisme » allemand, l’autorisation de manifestations dépend strictement des autorités locales.

« Le référendum est une affaire intérieure de la Turquie », a-t-elle par ailleurs ajouté, tout en soulignant que la « liberté d’opinion (…) doit être respectée » en Turquie comme elle l’est en Allemagne.

Les mairies de Gaggenau et de Cologne (ouest de l’Allemagne) ont annoncé jeudi ne pas autoriser deux meetings avec les ministres de la Justice et de l’Economie. Ceux-ci voulaient y promouvoir le oui au référendum prévu mi-avril en Turquie pour accroître les pouvoirs du président Recep Tayyip Erdogan.

En retour Ankara a accusé Berlin d’oeuvrer pour la victoire du non au référendum.

Et le ministre turc de l’Economie Nihat Zeybekci a affirmé vendredi qu’il se rendrait malgré tout en Allemagne dimanche pour faire campagne en faveur du renforcement des pouvoirs du président.

L’Allemagne compte la plus importante diaspora turque du monde, forte de plus de trois millions de personnes dont près de la moitié sont des électeurs turcs, un réservoir important pour M. Erdogan.

(©AFP / 03 mars 2017 12h33)