En fait, Thomas Yayi Boni avait été investi Président sur la base d’une espérance des Béninois. En effet, en 1995, le pays pliait sous le joug d’un sérieux malaise économique. Si bien que les électeurs avaient pensé ou espéré que l’expérience d’un banquier chevronné pourrait contribuer à juguler ledit malaise. Mais trois après l’élection de Thomas Yayi Boni, la désillusion est toujours là, criarde : la situation économique du pays n’a guère changé. Pire, au cours de trois derniers mois de 2010, le pays avait été secoué par une sombre et sordide affaire de tontine érigée en banque : des Béninois qui y avaient investi leur argent, moyennant bénéfices, avaient finalement sué sang et eau pour récupérer leurs mises. Et il leur avait fallu organiser plusieurs manifestations pour ce faire.
Cette désillusion des Béninois risque fort de jouer en défaveur du Président sortant et candidat Boni Yayi. Quant à l’autre banquier candidat, Abdoulaye Bio Tchané, il risque également d’être frappé par la même menace. C’est dire tout simplement que de nos jours, les Béninois sont à la recherche, non plus d’un banquier, mais plutôt d’un nouvel bien trempé dans la « sauce socio politique » du pays sur qui ils peuvent miser en toute confiance. C’est alors là que le candidat Adrien Houngbedji pourrait gagner toutes ses chances de remporter la présidentielle. Mais comme on le sait, aucune analyse, si raisonnée soit-elle, ne peut résister face à la raison politique qui reste toujours déroutante.
Rassemblées par Oumar Diawara « Le Viator »