BDM – sa, BMS, BNDA: Exit les PDG, place aux PCA !

chahana takiou journaliste

C’est vraiment peine perdue. Cette réforme n’est plus au stade de projet. En effet, le gouvernement, dans le cadre de sa réforme bancaire, a décidé de doter  la BDM-sa, la BMS et la BNDA d’un poste de PCA. C’est dans ce cadre que l’ancien Premier ministre, Ag Hamani, a été nommé comme administrateur, en remplacement d’Abdoulaye Daffé.  Celui-ci était, jusque-là, le représentant de l’Etat malien, au sein de la banque et non celui de la BMCE-Bank. On fait comme si c’est la personne de Daffé qui est visée.  Que non ! La mesure est impersonnelle.

Elle permet de changer le mode de gouvernance, de séparer les fonctions de Président et de Directeur général, comme c’est le cas dans tous les pays de l’UEMOA et même au Mali, dans des établissements bancaires comme Ecobank, Banque Atlantique, BNP, UBA, Société Générale… qui sont en phase avec les standards internationaux.

Cette mesure impersonnelle trouve également sa justification à travers la circulaire n°005-2011 /CB/C de la Commission bancaire de l’UEMOA. L’article 5, en son alinéa 5, stipule : « Il est recommandé que les fonctions du Conseil d’Administration et de Directeur général soient assumées par des personnes physiquement différentes… ». C’est cette réforme que notre pays tardait à mettre en œuvre et que le tout nouveau ministre des Finances, Mamadou Igor Diarra, a courageusement  appliquée avec la nomination d’Ag Hamani. Qu’il y ait un grand bruit dans les milieux de la BDM- sa est tout  à fait compréhensible parce que certains sont réfractaires aux changements, aux réformes. Parce que la mesure touche un mastodonte de la banque,  Abdoulaye Daffé, qui, 21 ans durant,  a considérablement influé sur la première banque du Mali. Homme rigoureux, il a apporté ce qu’il a pu à la BDM-sa, mais nul n’est indispensable. Le cimetière n’est-il pas plein d’hommes indispensables ?

Les autres banques dans lesquelles l’Etat détient des actions seront également concernées par d’autres réformes. Il s’agit de la BHM, de la BCS, de la BIM-sa.

Le gouvernement du Mali est décidé à procéder à  des réformes bancaires, à appliquer les directives de bonne gouvernance bancaire et, bien sûr,  la circulaire de l’UEMOA, afin que les banques puissent s’investir dans le financement de l’économie nationale pour booster la croissance économique et favoriser la création d’emploi.

Il revient donc à la BDM-sa de respecter les autorités actuelles, de mettre en œuvre leurs directives, parce que l’Etat malien est le deuxième actionnaire avec 19,58%, derrière les Marocains, notamment la BMCE Bank qui détient 27,38% des parts.  Les autres actionnaires sont : la BCEAO (15,96%) – elle veut même sortir du capital-, la BOAD  (15,96%) la CCIM (12,87%) et les privés maliens (8,25%).

On a longtemps fait croire que le PDG Abdoulaye Daffé représentait cette banque marocaine au sein de la BDM-sa. Que non ! C’est bien l’Etat malien qu’il représente et cela jusqu’à la prochaine session extraordinaire où il cèdera la main à un autre administrateur : Ag Hamani, un homme honnête, rigoureux et compétent. Au cours de ladite session, la nomination de ce dernier comme PCA sera officialisé.

Chahana Takiou

Source: Le 22 Septembre 2015-02-05 19:07:48