Alors que l’on s’attendait à voir les forces du groupe de cinq pays du sahel (G5-Sahel) opérationnelles, ce sont plutôt des militaires européens qui investissent la zone. Le Niger s’apprête à accueillir une base militaire italienne.
Dans les faits, c’est pour lutter contre le terrorisme et le trafic de drogue. Mais certains voient dans l’installation d’une base militaire italienne dans le Nord du Niger une sorte de mainmise de l’Europe sur les pays du Sahel.
L’installation d’une base militaire Italienne au nord du Niger est imminente. Elle travaillera dans le cadre du combat contre le terrorisme et le trafic de drogue aux côtés des militaires français, allemands et américains déjà présents dans cette région. Le président du Niger fait partie des chefs d’Etats invités au G7 à Taormina (Italie).
Paris a pré-positionné depuis 2014 des drones à Niamey, et dispose d’une base avancée à Madama (Nord-est du Niger), à 200 kilomètres de la Libye, espace stratégique pour les groupes terroristes et les trafiquants de drogue.
Washington a également une base militaire à Agadez (Nord du Niger) et une autre à Niamey, d’où décollent des drones MQ-9 Reaper, en soutien notamment à l’opération française Barkhane contre les terroristes au Mali et dans les pays voisins.
En octobre 2016, l’Allemagne avait annoncé et a commencé ensuite la construction près de la capitale nigérienne d’une base aérienne d’appui à la Mission onusienne au Mali (Minusma). C’est lors de ce sommet de G7, tenu en Italie, que l’annonce de l’installation prochaine de cette base militaire Italienne dans la lutte contre le terrorisme et le trafic de drogue avec le feu vert de Paris et Washington DC a été faite.
La présence des forces italiennes est perçue dans certains milieux comme l’échec de la mise en place de la force des pays du Sahel. Une force qui tarde à être opérationnelle alors que les pays d’Europe s’activent à occuper le terrain dans les différentes zones. Si le Niger va abriter la base militaire de l’Italie, le Mali accueille déjà, en plus des militaires français, des militaires suédois et autres.
Dans cette course des pays européens sur le sol sahélien, il y a lieu de s’interroger sur la nature de la présence de plus en plus accrue de bases militaires. Est-ce un partenariat sécuritaire ou une politique de mainmise sur la souveraineté de nos pays ?
Il appartient à nos Etats de clarifier cette nouvelle donne qui a fait du Sahel un champ d’expérimentation de l’armement. Cependant, de sérieux doutes persistent sur l’efficacité de la présence de ses forces européennes dans la lutte contre le terrorisme dans le Sahel.
A. M. C.