Sa mise en service permettra d’augmenter les productions agricoles, tout en contribuant à améliorer les revenus des populations et réduire la pauvreté dans la zone
Le Premier ministre, Moctar Ouane, a inauguré, vendredi, le seuil-barrage de Kourouba, dans le Cercle de Kati, à 50 km de Ouélessébougou. Il était accompagné, pour la circonstance, de plusieurs membres du gouvernement.
Après avoir dévoilé la stèle, coupé le ruban symbolique, le chef du gouvernement a visité les installations, notamment la salle des machines et les passe-poissons.
Sous le regard des populations du terroir de Gouala, visiblement comblées.
Chef-lieu de commune, Kourouba est une localité située sur la RN7.
Son nom signifie, village situé entre la colline (Kulu) et le fleuve Niger (Bâ).
Pour se rendre à Bamako ou en Guinée voisine, les populations faisaient le détour par Sélingué.
Un long détour de 110 km qui fait désormais partie des mauvais souvenirs depuis la réception provisoire de l’ouvrage en décembre 2018.
Le barrage de Kourouba a été réalisé par l’entreprise chinoise CGC-Mali en 24 mois. Il désenclave les deux rives du Sankarani au niveau de Kourouba, en toutes saisons, grâce au pont-route en béton armé à double voie et deux trottoirs.
Habitant du village de Dangassa, situé à une vingtaine de kilomètres de Kourouba, Adama Camara a assisté à la cérémonie d’inauguration. Il témoigne : «Aujourd’hui, les véhicules transportent du riz, des légumes, des fruits et autres biens pour la foire hebdomadaire de Dangassa.
Nous ne sommes plus obligés de passer par Sélingué pour nous rendre en Guinée voisine. Les gens de Maninkoura rallient Bamako sans passer par Sélingué».
D’où la satisfaction du chef du gouvernement.
«Je voudrais saluer la réalisation du barrage de Kourouba qui constitue un ouvrage majeur en raison de l’impact qu’il aura sur la vie de nos populations, particulièrement rurales.
Cela permettra de booster les productions agricoles, contribuant ainsi à améliorer les revenus de nos populations et réduire la pauvreté dans la zone.
Il permettra également la production de l’électricité», s’est réjoui le Premier ministre Moctar Ouane, dans une interview accordée à la presse.
Selon le chef du gouvernement, cette réalisation traduit la détermination du gouvernement à lutter contre les aléas climatiques, pour une agriculture moins tributaire des aléas climatiques afin de permettre aux populations de cultiver à tout moment et vivre dignement de leurs activités.
En effet, la construction du barrage de Kourouba consacre l’exécution du volet 1 du Programme de développement de l’irrigation dans le bassin du Bani et à Sélingué (PDI-BS).
Initié par le gouvernement avec l’appui des partenaires techniques et financiers, son coût global est estimé à 13,4 milliards de Fcfa HT/HD, entièrement financé par la Banque africaine de développement (BAD).
Le programme vise la mise en valeur de l’important potentiel agricole par la maîtrise de l’eau, gage d’amélioration des conditions de vie des populations rurales et seul moyen de corriger les inégalités entre le milieu rural et le milieu urbain.
PLUS DE 12 MILLIARDS DE FCFA- En la matière, la mise en service du barrage-seuil de Kourouba permettra au moyen de la maîtrise de l’eau, d’affranchir les productions agricoles des aléas du changement climatique et des caprices des crues du Sankarani, a expliqué le ministre de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche.
Mahmoud Ould Mohamed a ajouté que l’infrastructure contribuera à la réalisation de la stratégie nationale de sécurité alimentaire et à la réduction de la pauvreté à travers une croissance économique inclusive soutenue et durable.
À terme, les résultats du programme toucheront directement près de 12.000 exploitations agricoles, soit environ 130.000 personnes, dont la majorité sont les jeunes et les femmes ruraux dans les zones d’intervention de Sélingué, Bla/San et de Djenné, a souligné le ministre Mahmoud Ould Mohamed.
La réalisation aidera à l’augmentation des productions agro-sylvo-pastorales et piscicoles, avec une production additionnelle d’environ 52.240 tonnes de riz paddy, 3.620 tonnes de produits maraîchers, 4.880 tonnes de poisson, 5.225 kg de viande et plus de 6 millions de litres de lait. La valeur additionnelle annuelle globale des productions pour les zones d’intervention, est estimée à plus de 12 milliards de Fcfa, a précisé le ministre Mahmoud Ould Mohamed.
SEUIL MOBILE- Cette redynamisation de l’activité économique locale permettra, au plan socio-économique, la réduction de l’exode rural à travers le renforcement des capacités de production des couches socioprofessionnelles des différents secteurs ruraux, le développement des PME-PMI, la création d’emplois au niveau local et l’électrification rurale avec la production hydro-électrique.
L’ouvrage est constitué d’une partie mobile équipée de quatre clapets orientables à manipulation automatique et une partie fixe comportant la zone de production électrique à travers une réserve de 12 passes pour turbines à basse chute.
La production nominale d’électricité annuelle nette est de 12.200 MW/h.
L’ouvrage est aussi formé d’un seuil mobile de 272,5 m de long dont l’objectif principal (concernant la zone de Sélingué) est le rehaussement du plan d’eau du Sankarani pour garantir la double culture sur le périmètre à maîtrise totale de l’eau de Maninkoura (1.094 ha) et le désenclavement routier pour environ 70 km de pistes rurales.
Il augmentera également la possibilité d’extension des superficies aménagées de l’Office de développement rural de Sélingué (ODRS) avec un potentiel identifié de 5.000 hectares nouveaux de terres irrigables, dont la réalisation est prévue dans la seconde phase.
Les requêtes ont été déjà envoyées aux PTF.
Ce qui en fait l’un des chantiers les plus structurants du PDI-BS, initié par la BAD dans la zone de l’ODRS, a souligné le représentant de l’institution financière africaine.
Famory Synaba a fait l’historique du Projet, avant de saluer le taux de décaissement fort appréciable de 98%.
Souhaitant la bienvenue aux hôtes de marque, le chef de village de Kourouba, Niamba Konaté s’est dit heureux de voir son village accueillir un Premier ministre, depuis l’accession de notre pays à l’indépendance.
Abondant dans le même sens, le maire Issa Konaté a plaidé pour la réalisation des projets en souffrance dans la première phase et l’aménagement de la piste reliant sa commune à Ouéléssébougou.
Cheick M. TRAORÉ
Source: lessormali