La déclaration du président, à 13H05 (17H05 GMT), diffusée depuis la Maison Blanche, portera « sur les actions à entreprendre pour que notre économie continue de croître et pour réduire notre dette », a annoncé jeudi soir la Maison Blanche.
Au moins en creux, il sera question du « mur budgétaire » auquel vont faire face les Etats-Unis d’ici la fin de l’année si aucun accord n’est trouvé sur un plan de réduction de la dette au sein d’un Congrès toujours divisé entre démocrates et républicains.
L’expression désigne un ensemble de hausses d’impôts et de baisses des dépenses publiques qui, sans accord au Congrès, entreront automatiquement en vigueur début janvier, risquant de faire rebasculer l’économie dans la récession.
Le rapport de force au Capitole restant le même qu’avant les élections, le camp démocrate de M. Obama, majoritaire au Sénat, devra s’entendre avec les républicains, majoritaires à la Chambre des représentants.
Dès mercredi, le président républicain de la Chambre John Boehner a assuré que les élus républicains de la Chambre des représentants étaient « prêts à travailler » avec le président américain pour s’attaquer notamment au « mur budgétaire ».
Mais M. Boehner a répété que des taux d’imposition plus élevés « n’aideraient pas à régler le problème » de la croissance américaine. Il affirme toutefois ne pas être opposé à augmenter les « ressources » de l’Etat, ce qui pourrait passer par la suppression de certaines niches fiscales.
Visite historique en Birmanie
Le président américain, qui n’avait rien de prévu à son programme jeudi, avait auparavant consacré sa journée à appeler les dirigeants internationaux, dont l’Israélien Benjamin Netanyahu et l’Egyptien Mohamed Morsi, qui l’avaient félicité pour sa réélection.
Appelant chacun d’eux à poursuivre « une coopération étroite » avec les Etats-Unis, il a aussi contacté les dirigeants allemand, français, britannique, saoudien, australien, indien, turc, brésilien et colombien, selon ses services. Il s’est également entretenu avec le secrétaire général de l’Otan, Anders Fogh Rasmussen.
Pour la fin de son premier mandat et le début du second, Barack Obama devrait se tourner davantage vers la politique internationale, après des mois d’une campagne présidentielle essentiellement axée sur les problèmes intérieurs américains.
Signe fort de ce retour sur la scène internationale, la Maison Blanche a également confirmé jeudi que le président se rendrait d’ici une dizaine de jours en Birmanie pour une visite historique au cours de laquelle il rencontrera le président Thein Sein et l’opposante Aung San Suu Kyi.
Mais l’agenda immédiat du président américain est aussi intérieur: il devrait se pencher rapidement sur un remaniement de son administration, avec des changements prévisibles au département d’Etat, au Pentagone et au Trésor.
Parmi les membres les plus éminents de l’équipe de M. Obama ayant annoncé leur départ figure Hillary Clinton, qui a passé quatre ans à la tête de la diplomatie américaine. Les noms de l’ancien candidat démocrate à la présidentielle en 2004, le sénateur John Kerry, et de l’ambassadrice à l’ONU, Susan Rice, sont souvent évoqués pour lui succéder.
Le secrétaire à la Défense Leon Panetta souhaite lui aussi prendre du repos. A 74 ans, il dirige depuis l’été 2011 le Pentagone. Parmi ses remplaçants possibles figurent l’ancienne numéro trois du Pentagone, Michèle Flournoy, qui serait la première femme titulaire du poste. Autre candidat potentiel, Ash Carter, actuel numéro deux et spécialiste des affaires budgétaires.
Enfin, avec l’importance actuelle des dossiers budgétaires et fiscaux, le nom du remplaçant du secrétaire au Trésor, Timothy Geithner, prendra une importance particulière. Le secrétaire général de la Maison Blanche Jack Lew, fin connaisseur des affaires budgétaires et parlementaires, pourrait lui succéder.
De Stephen COLLINSON (AFP)
AFP 09/11/2012