Depuis un certain temps, Bamako ressemble à un ghetto des films américains. Un endroit qui regorge en son sein les bandits de tout genre et avec une puissance dépassant l’imaginaire. C’est ce qu’on peut comprendre à travers les différentes arrestations dont on a été témoin. Rares sont les bandits qui n’opèrent pas en équipe, ils ont toujours un ou deux complices. Et le plus inquiétant de tout ça est que le nombre des malfrats prend de l’ascenseur chaque jour que Dieu fait. Aujourd’hui, les bamakois sont victimes des vols à mains armés, des braquages en plein jour et l’escroquerie de tout genre. Ce qui créé au sein de la population bamakoise une psychose d’insécurité. Cela amène beaucoup de gens à se poser la question de savoir si cela n’est pas dû à la tolérance envers ces malfrats.
Du coup, la police, la gendarmerie et même la justice sont traitées de complices par pas mal de gens. ‘‘ Il est très difficile pour nous (population civile) de faire confiance à la police, à la gendarmerie et même à la justice. Car, à chaque fois qu’on leur amène un malfrat, quelques jours après, on le rencontre dans les rues. C’est ce qui explique, à mon avis le fait que la population se fasse justice elle-même en battant à mort ou en brulant vif les voleurs’’, explique Dramane Coulibaly.
D’autres trouvent que la responsabilité de cette situation doit être partagée entre les autorités- c’est-à-dire la police, la gendarmerie et la justice- et la population civile. Ce que nous oublions, c’est que tout un chacun a un parent porteur d’uniforme prêt à intervenir un fois que l’un de ses proches se trouve mêler à une affaire sale au niveau de la police ou de la gendarmerie, comme le dit Mylmo, un rappeur malien. En plus de cela, rares sont les parents qui ne couvrent pas leurs enfants-voleurs. Ils sont même prêts à faire l’usage de leurs relations au sein des porteurs d’uniforme et même à payer pour leur libération.
Le taux croissant du banditisme à Bamako peut s’expliquer aussi par une mauvaise éducation des enfants. Certes on ne peut pas mettre au monde un enfant et ne pas l’aimer, mais il faut l’inculquer ce qui faisait la fierté des Maliens en son temps à savoir l’honneur.
Ce qu’il faut reconnaitre c’est que la police, la gendarmerie et la justice font beaucoup d’efforts, mais pour bannir ce mal de notre société, l’effort de chacun est nécessaire. La population doit faire autant qu’elle peut pour aider la police, la gendarmerie à mettre hors d’état de nuire les malfrats et laisser la justice faire normalement son travail.
Youssouf Coulibaly
L’Indicateur du Renouveau