Bamako Goodluck Jonathan prend langue avec les forces vives

Après un tête à tête dans le salon d’honneur avec son homologue du Mali, le président Goodluck Jonathan a donné le ton de sa visite en confiant aux journalistes que «le Mali seul ne pouvait pas résoudre le problème dont il fait face. Nous sommes ici pour trouver des voies et moyens pour aider le Mali. On a fait le déplacement pour échanger avec toutes les parties concernées, nous feront un effort pour s’unir et trouver une solution africaine».

C’est sur cette note que le président Goodluck Jonathan s’est rendu à l’hôtel Radisson où il a eu une série de rencontres avec les acteurs sociopolitiques du Mali: le ministre des Affaires Etrangères, Tiénan Hubert Coulibaly, le Premier ministre Cheick Modibo Diarra, une visite de courtoisie chez Alpha Oumar Konaré et un dîner de travail avec le président Dioncouda Traoré. Dans l’après-midi, le président du Nigeria a reçu successivement, le président de l’Assemblée nationale, Younoussi Touré, les partis politiques représentés à l’Assemblée nationale, les leaders religieux et la société civile. Mais, plus remarquable auront été ses rencontres avec le Général Moussa Traoré et, peu après, avec le Capitaine Amadou Aya Sanogo. C’est en dernier lieu que Good Luck Jonathan a reçu les membres de la communauté nigériane vivant au Mali, parmi lesquels, le président de l’association Ohana EZE Ndigbo, Okorie Mbah. Au sortir de cette rencontre, Okorié Mbah a déclaré : «nous voulons faire comprendre à notre gouvernement que nous vivons en parfaite harmonie avec nos frères maliens et lui demandons de faire tout pour ramener la paix au Mali».

En effet l’association Ohana Eze, une association qui regroupe tous les Nigérians y compris ceux de la diaspora, compte aujourd’hui un millier de membres au Mali. Depuis le début de la crise malienne, cette association s’est particulièrement distinguée par plusieurs actions : un don d’une valeur d’un million FCFA, à travers le Haut conseil islamique, en faveur des déplacés du Nord et un autre de 500 000 FCFA  à la pouponnière de Bamako.

Avant de quitter le Mali, aux environs de 22 heures, le président Goodluck a animé un point de presse où il a fait le bilan de ses rencontres avec toutes les parties concernées par la crise. Sa visite, a-t-il affirmé, lui a donné une opportunité d’avoir de «très bonnes discussions avec Dioncounda Traoré». Avant de souligner que le Mali a beaucoup de choses en commun avec le Nigeria. «Quand ça ne va pas au Mali, ça ne va pas au Nigeria. Nous sommes deux peuples liés par l’histoire, nous avons de très bonnes relations». Concernant la résolution de la crise, Goodluck Jonathan a fait remarquer qu’il y avait eu un malentendu entre le président Ouattara avec les populations du Mali, à cause d’un déficit d’information. «Avec les discussions d’aujourd’hui, la CEDEAO et l’Union africaine vont travailler avec le gouvernement, malien pour résoudre la crise malienne. C’est une situation qui interpelle tout le monde. Dans quelques semaines, il y aura une réunion au niveau de la CDEAO pour voir tous les aspects du problème et tout ce qui est possible pour sortir le Mali de la crise», a-t-il conclu.

Pierre Fo’o Medjo