Ils s’en vont en se donnant le luxe de laisser derrière eux un numéro de téléphone. Alerté quelques minutes plus tard de la présence des forces armées et de sécurité chez lui, le Dr Akori rejoint son domicile précipitamment. Il appelle ensuite le numéro que les soi-disant enquêteurs ont donné à son neveu. Les trois véhicules reviennent sur les lieux, avec les mêmes éléments.
A la question du Dr de savoir ce qui se passe, l’un des officiers, celui qui menait cette descente musclée, lui répond: «nous avons eu des informations». Dr. Akori n’en saura pas plus. En prenant congé de leur «victime», les militaires et les gendarmes lui font savoir qu’ils voudraient bien «sécuriser les lieux», car, après leur départ, ils craignent que «des pillards ne s’en prennent à la maison». Le Docteur de leur faire savoir, à son tour, «qu’il est en sécurité et qu’il n’a pas besoin de leur service». Après cet échange et le départ de la petite troupe, nous avons contacté toutes les hiérarchies qui étaient censées pouvoir envoyer une telle mission (Direction nationale de la Gendarmerie, Brigade Territoriale de Kalabancoro, Brigade Territoriale de Kati…). Aucun de ces services ne nous a confirmé avoir ordonné une perquisition chez le Docteur Akori.
En tout cas, avec ce dernier acte, nombre de nos compatriotes ressortissants du Nord et plus particulièrement résidents dans le secteur ont décidé de plier bagage et de rejoindre des pays voisins. Puisque le Capitaine Amadou Haya Sanogo a, maintes fois, déclaré vouloir réformer l’armée, qu’il commence par demander à ses hommes de se tenir à carreau. Et le plus tôt serait le mieux.
Paul Mben
Le 22 Septembre 23/04/2012