Il est connu comme quelqu’un à cheval sur les principes et le règlement militaire. En un mot, une espèce de responsable qui est en voie de disparition au sein de notre armée. C’est au nom du respect de cette ligne de conduite qu’il n’a pas hésité à rendre le tablier, alors qu’il était l’aide de camp du Généralissime Moussa Traoré, qui régnait d’une main de fer sur le Mali d’alors. Un grand risque dans ce contexte, qu’il a pris pour respecter ses convictions et les valeurs cardinales de la culture minianka, dont il est profondément pétri.
Il est toujours prêt à aller plutôt cultiver son champ à Kimparana qu’à se compromettre dans des combinaziones improbables, en cette ère d’affairisme ambiant. C’est d’ailleurs à Kimparana (cercle de San) qu’il est né, il y a 64 hivernages.
Titulaire du grade de Colonel Major avant d’aller à la retraite, le nouveau ministre de la Défense et des Anciens Combattants, ancien pilote d’hélicoptère, a une carrière militaire très riche. Elément de la promotion 1973 de l’Ecole Militaire Inter-Armes (EMIA), il est breveté de l’Ecole de Guerre de Paris.
Il a également suivi plusieurs stages en ex-URSS. Il a été successivement Chef d’Etat major de l’Armée de l’Air, son corps d’origine, Chef d’état major Adjoint de la Garde nationale, Directeur de l’Equipement des armées, Directeur du Génie Militaire, Conseiller Militaire à la Primature et au ministère de la Défense et des Anciens Combattants. Il fut aussi, entre autres, Commandant de Base.
Avant de faire valoir ses droits à la retraite, il dirigeait l’Office National des Anciens Combattants, Veuves et Victimes de Guerre, où il a donné toute l’étendue de sa grande sociabilité et de son humilité sans borne. C’est cet homme d’expérience et de conviction qui vient de prendre en main le destin de l’armée malienne.
Le «Grand» – il mesure 1,95 mètre – comme l’appellent ses intimes, a officiellement pris fonction hier, le 28 mai 2014, dans l’après-midi. Un défi titanesque l’attend: la reconstruction-refondation de l’armée malienne. Pour ce faire, il devra notamment y instaurer la discipline – l’épine dorsale de toute dans le monde – la former, l’équiper, pour en faire une armée professionnelle et républicaine. Dans cette mission difficile, mais combien noble et exaltante, il aura besoin de toute son expérience, de sa foi, de son énergie et de tout son génie.
Le nouveau ministre de la Défense et des Anciens Combattants est médaillé du Mérite militaire, Chevalier de l’Ordre National et Officier de l’Ordre National. Marié et père de deux enfants, il parle couramment le bamanan, le français, le russe et l’anglais.
Yaya Sidibé
Source: Le 22 Septembre 2014-05-29 02:26:50