Babougou Traoré, DG de l’Office Riz Ségou (ORS) «Nous avons les moyens de nos ambitions»

22 Septembre: Comment va l’Office Riz Ségou?

Babougou Traoré : Comme de tous les temps, l’Office Riz Ségou se porte bien. Je suis un ancien de la boîte et, depuis 2005, j’ai assuré deux fois l’intérim du DG. Aujourd’hui, je suis le DG et j’assure qu’il fait bon travailler ici. Il y a une véritable synergie entre les travailleurs et les producteurs, bref entre tous les acteurs impliqués, pour la bonne marche de la structure.

Lorsque l’on vous a nommé DG de l’Office, quelles sont les missions qui vous été assignées par votre ministre de tutelle?

En tant que telle, je n’ai pas de mission spécifique, car elle s’inscrit dans la globalité. En d’autres termes, je suis chargé de mettre en œuvre la politique générale du gouvernement. Il faut rappeler que les plus hautes autorités, en commençant par le Président de la République, travaillent tous les jours pour faire de la production agricole l’un des moteurs du développement du Mali. Il ne faut pas se voiler la face. Si l’on donne à l’agriculture toute la place qui lui revient, notre pays sortira des difficultés qu’il connaît depuis l’indépendance. Je crois que c’est à la suite de telles réflexions que les autorités on jugé bon de donner un cachet particulier à la Zone Office du Niger. Et, partant, à celle de Ségou. Notre mission, comme celle de notre ministère de tutelle, se résume à assurer le développement intégré, à partir de l’agriculture, l’élément moteur. Les populations qui la pratiquent sont confrontées à de nombreux problèmes, qu’elles doivent résoudre. C’est pourquoi le terme «intégré» prend en compte le petit élevage, l’arboriculture, le commerce… Cela nous oblige à collaborer avec d’autres services de l’Etat, comme les Directions des Eaux et Forêts, de la Pollution et des Nuisances, de la Santé, de l’Elevage et de la Pêche, de l’Education. Sans oublier la recherche, qui est un maillon essentiel dans la production agricole.

Il y a plus de deux semaines, vous lanciez la campagne agricole 2011 – 2012 de l’Office Riz Ségou. Quels sont les objectifs que vous vous êtes assignés?

C’est vrai, nous avons lancé notre campagne agricole. Je voudrais tout d’abord dire qu’au-delà de la symbolique, c’est une occasion pour les techniciens et les producteurs d’échanger sur les objectifs de ladite campagne. Puisque le riz est la culture phare de notre zone d’intervention, nous avons un objectif d’exploitation de 2 900 ha, avec une production estimée à 65 250 tonnes de riz paddy. A l’Office Riz Ségou, nous exploitons aussi le mil, le sorgho, le sésame, le niébé et le manioc. Je citerai donc aussi, par exemple, nos prévisions de production pour le mil (42 186 tonnes), le sorgho (21 125 tonnes), l’arachide (3 992 tonnes) ou encore le sésame (521 tonnes).

Avez-vous tous les moyens de vos ambitions?

Oui, nous les avons. Il faut savoir que nos objectifs sont toujours fixés de façon triennale. Ils sont toujours en adéquation avec les objectifs du Contrat – plan. Pour un peu expliquer cela, je voudrais dire que nous nous basons sur les objectifs que nous avons atteints lors de la précédente campagne agricole. Pour celle à venir, nous nous efforçons de dépasser nos résultats passés. Il y a quelques années, nos objectifs de production en riz ne dépassaient guère les 1 600 tonnes.

Progressivement, nous avons amélioré nos rendements à l’hectare. Côté budget, tout est prévu. L’encadrement est prêt, ainsi la logistique. Je voudrais aussi signaler que notre ministre de tutelle a mis tout en œuvre pour que nous réussissions. Avec tout cela, nous atteindrons nos objectifs.

Dans la Zone Office du Niger, en général, on enregistre souvent des problèmes liés au foncier. Connaît-on cette situation à l’ORS?

En général, en effet, tout le monde pense que la Zone Office du Niger connaît des problèmes fonciers. Et nous avons assisté, ces derniers temps, à des débats souvent houleux à ce sujet. Nous, à l’ORS, n’avons pas ces problèmes, Dieu merci. Chez nous, c’est le terroir villageois, et ses limites sont connues. Il n’y a pas de nouveaux aménagements litigieux. Nous avons une convention qui régit tout. Personne ne peut être exploitant chez nous s’il ne respecte pas notre cahier des charges. Tout le monde le sait. Tout le monde en est d’ailleurs informé depuis que l’Office existe. Il peut y avoir quelquefois des frictions par rapport à l’attribution des terres, quand l’un de nos agents manque de vigilance. Mais le différend se règle aussi vite qu’il a démarré.

Comment se passe la collaboration entre vous et votre «grand frère», l’Office du Niger?

Nous faisons le même travail technique, mais nos zones d’intervention sont totalement différentes. Nous avons des séances de travail de concertation au sein de notre département de tutelle, de façon périodique. Pendant la supervision de la campagne agricole, nous nous retrouvons à l’oeuvre sur nos terres respectives. Chaque fois que cela s’avère nécessaire, nous nous donnons la main pour travailler. Puisque nous œuvrons tous pour le bonheur du peuple malien.

Propos recueillis par Paul Mben,

Le 22 Septembre 14/07/2011