Une rencontre tripartite entre les ministres des affaires étrangères du Mali, de la Guinée et du Burkina Faso a eu lieu le mercredi 08 février 2023 à Ouagadougou. Elle s’inscrivait dans le cadre d’une consultation politique sur des sujets d’intérêt commun. En terme de perspective, une longue liste de projets communs fait surface. Mais ont-ils le moyen de leur ambition ?
Le Mali, le Burkina Faso et la Guinée Conakry liés désormais par le hasard de l’histoire décident de faire front commun en mettant en place un axe gagnant pour le bien-être de leurs populations respectives.
Cette décision intervient au mini-sommet, des chefs de la diplomatie des trois pays ; Abdoulaye Diop, Morissanda Kouyaté et Olivia Rouamba. A l’issue de laquelle, une longue liste de projet en commun a été énumérée : l’approvisionnement en hydrocarbures et en électricité, le développement du commerce et des transports à partir du port de Conakry, l’organisation commune de l’exploitation minière, sur la construction d’une ligne de chemin de fer reliant les trois capitales, ou encore sur la construction de nouvelles routes.
Une liste non exhaustive mais qui a fortement besoin de l’accompagnement des partenaires techniques et financiers. D’autant plus que les trois pouvoir en place ont en commun l’interruption d’un régime dit « Démocratique » et le refus de certains partenaires de faire route avec un régime militaire.
Dans son passage sur une chaine internationale, le secrétaire général exécutif de l’observatoire citoyen sur la gouvernance Baba Dakono laisse entendre que « c’est vrai que c’est un programme extrêmement ambitieux, qui rappelle d’ailleurs curieusement le programme d’investissement prioritaire qui avait été mis en place par le G5 Sahel. Ce n’est pas véritablement un fait nouveau, de prendre conscience que les investissements en termes d’infrastructure et d’axes commerciaux était également une manière de répondre à la crise sécuritaire. Dans le contexte actuel, le financement endogène de ces différentes actions va être difficile. D’ailleurs, ces Etats attendent un appui technique et financier par rapport à l’exécution de ce programme ambitieux ».
Joint par nos soins, l’économiste Modibo Mao Macalou révèle à son tour que « ce sont trois (3) grands pays miniers, l’or pour le Burkina et le Mali et l’or, la bauxite et les diamants pour la Guinée qui possède une façade maritime. Les trois (3) pays sont dépendants du commerce extérieur pour leurs activités économiques, 90% du produit intérieur brut (PIB) pour la Guinée et 60% du PIB pour le Mali et le Burkina Faso ».
Pour sûr, le Mali, le Burkina Faso et la Guinée ont fortement besoin l’un de l’autre pour relever les défis du moment et de manière durable. Mais ont-ils le moyen de leur ambition ?
Dieu veille !
Abdrahamane Baba Kouyaté