Car selon les informations diffusées sur les chaînes de radio, il s’agirait de prêcheurs islamistes dont huit Maliens et huit Mauritaniens. Dans un communiqué, le gouvernement évoque un incident au poste de contrôle. Toujours selon le même communiqué, le gouvernement annonce l’ouverture d’une enquête pour faire la lumière sur cet « indicent malheureux » et l’envoi du chef de la diplomatie malienne en Mauritanie.
Cette tuerie intervient quelques jours après l’arrivée des islamistes à Douentza, à quelques 200 km de Mopti, la 5ème ville du Mali et qui se trouve elle-même à 675 km de Bamako. Et à voir de près, ces hommes sont à 875 km de Bamako et si on n’y prend garde nous serions tous, sans exception, et très bientôt sous leur contrôle. Et à ce moment-là seulement, nous parlerons un autre langage.
Car au lieu de montrer à la face du monde notre désunion quant à l’envoi de troupes, pour nous aider à instaurer l’intégrité de notre territoire, nous ferions mieux de nous unir pour que cette page de notre histoire ne soit plus qu’un vieux souvenir. Un adage ne dit-il pas que. « C’est quand le mur se fend que les cafards y pénètrent».
En ces temps d’incertitude, l’entente à Bamako est le préalable nécessaire, surtout sur l’arrivée prochaine des forces de la Cedeao. Aujourd’hui, il faut être suffisamment humble pour reconnaître que nous n’avons ni les hommes, ni les moyens militaires nécessaires pour faire face à cette invasion de notre pays des aventuriers.
Cette entente, entre les filles et fils du pays, sans autres formes de considérations ou d’appartenance politique, religieuse, sociale ou même ethnique, mais aussi en faisant fi des autres intérêts égoïstes, aurait permis de mettre en place ne serait que les prémices d’un dénouement car le temps presse.
Mais au lieu de cela, les camps se mettent en place qui pour l’intervention de la Cedeao, qui contre cette intervention et pour ces derniers, par pur orgueil si ce n’est la volonté de se maintenir aux commandes pour ceux qui y sont et profiter des avantages qu’elles procurent. Pendant ce temps, les populations occupées souffrent le martyre.
Mais cette tuerie du week-end dernier à Diabali à quelques km de Ségou, la quatrième région, donnera sûrement beaucoup à réfléchir. Elle permettra de réaliser davantage que Bamako, la capitale malienne, n’est pas à l’abri de tout danger de l’occupation intégriste. Car cet acte, qui est presque bouleversant dans la situation de confusion totale que nous vivons depuis un temps, peut-être perçu comme une sonnette d’alarme aux autorités. Celles-ci doivent doubler de vigilance dans la surveillance des postes d’entrée. Faute de quoi, les islamistes pousseront les ailes jusqu’à atteindre la capitale. Et alors, bonjour les dégâts.
Binta Gadiaga
Le Républicain Mali 11/09/2012