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Le Conseil de paix et de sécurité consacré au démarrage du Moc de Gao et de Kidal a estimé que la mise en place des autorités intérimaires est pratiquement impossible tant que le processus de DDR n’est pas effectif.
Sur les antennes de Studio Tamani, le secrétaire général du Gatia, Fahad Ag Almahmoud, a expliqué que « le 5 novembre dernier, les partis s’étaient entendus sur un accord pour faire démarrer le Moc de Gao et de Kidal et la mise en place des autorités intérimaires de ces localités à la date du 15 novembre. Pour cela, l’accord politique étant acquis, pour les modalités de sa mise en place, il fallait une réunion extraordinaire de la CPS et cette réunion de la CPS a effectivement eu lieu dans les 48 h qui ont suivi, c’est-à-dire le mardi.
Les experts de la CPS ont montré que ce n’était pas faisable. C’est techniquement impossible étant donné que les groupes armés ne sont pas cantonnés. Le pré-cantonnement n’étant pas prévu par l’accord, mais il s’impose, il y a des choses qui ne sont pas prévues mais les gens s’accordent la dessus. Il faut au moins que les groupes armés quittent les villes, sinon 600 personnes ne peuvent sécuriser les groupes armés ou assurer la sécurité d’une ville pleine de groupes armés ».
Ces explications ne justifient pas à elles seules le nouveau blocage. Il y a aussi l’hostilité des populations qui dénoncent un « complot » contre eux. Lundi, toujours sur Studio Tamani, le président de la Commission de travail pour la volonté de Gao, Imrane Habiboulaye Cissé, a dénoncé qu’ »avant l’accord, il n’y avait que trois régions au nord : Gao, Tombouctou et Kidal. Et c’est ces trois régions qui sont allées à Alger pour la signature de l’Accord. Mais après la signature de l’Accord juste avant qu’on ne nomme les autorités intérimaires, l’Etat a fait sortir un document pour essayer de créer deux nouvelles régions et ensuite leur donner un quota.
Donc, on constate qu’il a un complot qui a été organisé pour nous sédentaires qui sommes plus minoritaires dans la gestion des cinq régions du Nord. Si vous prenez la région de Taoudéni, elle a 15 conseillers et ils sont tous des Arabes, il n’y a qu’un Touareg. A Kidal et Ménaka c’est pareil. A Tombouctou aussi il n’y a que peu de sédentaires. Et à Gao, on donne 11. C’est injuste et c’est un complot qui a été préparé en avance ». C’est dire qu’on n’est pas au bout de nos peines.
M. D.