Les conclusions du rapport concluent à des surfacturations pour l’acquisition des équipements militaires. Un auditeur expérimenté nous a indiqué que pour établir que les prix sont excessifs, le VEGAL devrait, obtenir les prix d’achat pour les mêmes équipements par une armée Africaine dont les conditions sont proches de celles du Mali. Pourquoi ce travail n’a-t-il pas été fait par le VEGAL ? Compte tenu que d’après ses dires ces marchés ne relèvent pas du secret défense, il devrait obtenir sans difficulté les prix d’achat des équipements similaires d’autres armées africaines.
Des allégations sans fondement
Une autre vérification aurait été de comparer les prix pratiqués par l’armée Malienne et les conditions d’acquisition à ceux de ces 5 dernières années au Mali? En effet en cas d‘anomalie constatées l’auditeur doit répondre à la question suivante : depuis quand remontent ses pratiques ? Est-ce un système organisé ou uniquement le fait d’individus nouvellement venus aux affaires ? Pourquoi ses éléments n’apparaissent-ils pas dans le rapport ? Est-ce par déficit de compétence ou est-ce parce que les conclusions n’allaient pas dans le sens des conclusions attendus du rapport ?
Que signifie secret défense dans un pays en situation d’insécurité ? Les autorités maliennes organisent-t-elles des opérations spéciales secrètent dans le nord financées par les prétendues surfacturations ? Nous ne le savons pas. Des équipements de pointes supplémentaires ont elles été acquises discrètement (pour ne pas que les armées étrangères présentent au Mali en aient connaissance) mais couverts par les « surfacturations » ? Est-ce pour cela qu’aucun pays ne fait d’appel d’offre pour l’acquisition de ses équipements Militaires ? N’est ce pas gênant que les groupes armés aient aujourd’hui l’inventaire précis des équipements et des troupes engagés ?
Absence totale de référence d’experts
Les normes d’audit exigent l’utilisation d’experts pour la réalisation de missions complexes. Le rapport du VEGAL ne fait référence à aucun rapport d’expert du secteur de la défense, ni aérien, hormis des traducteurs utilisés pour traduire des contrats. Les auditeurs du VEGAL seraient-ils experts de ses différents domaines ?
Habituellement, les rapports du VEGAL ne font pas apparaître les annexes, réservées éventuellement aux autorités judiciaires. En effet si le travail du VEGAL est crédible, pourquoi publier les annexes ? Il y a –t-il une arrière pensée ? En publiant des chèques encaissés à l’ordre d’Ousmane Bouaré (dont le téléphone personnel est publié au dos du chèque), sachant que la Ministre des finances citée dans le rapport s’appelle Mme Bouaré, le VEGAL ne manque-t-il pas de jugement professionnel ? Ou répond-il à une volonté politique ? Des extraits des dires de l’ancien ministre de la défense, nommant des Ministres en exercice sont publiés, sans avoir établit leur exactitude. Est-ce normal ? Le lecteur, public (puisque le rapport est public) ne va-t-il pas conclure que puisqu’il est annexé au rapport, ses dires sont avérés. Au minimum, le VEGAL ne manque-t-il pas de jugement professionnel en n’écrivant pas à côté de ce texte « avertissement, ses dires n’ont pas été vérifiés …. ».
Les conclusions hâtives du Végal
Dans ses conclusions, quand le VEGAL indique « détournement et complicité de détournement de fonds publics » sans ajouter « soupçon de … », connaît-il déjà les conclusions des enquêtes et décisions judiciaires ? N’induit-il pas en erreur le lecteur public qui pourrait penser que ses détournements sont établis, alors qu’au Mali, seule une décision judiciaire avec des vérifications appropriées peuvent aboutir à cette conclusion.
Enfin il se murmure que le VEGAL a des visées sur une fonction auprès d’institutions internationales à la fin de son Mandat. Sans doute que sa nouvelle proximité avec le FMI l’y aidera. A suivre.
Samba Aly Traoré
Opérateur économique
Source: L’Indicateur Du Renouveau 2014-11-13 14:31:29