La participation des députés du cercle de Sikasso au développement communautaire et les défis des élections législatives de novembre et décembre prochain était le thème d’une conférence débat organisée samedi 13 novembre par l’Association pour le développement de la 3e région « Bolodiniogoma ton« de Sikasso.
A la veille des élections législatives, les organisations de la société civile du cercle de Sikasso s’activent pour évaluer le mandat des élus de 2013. Conférence-débat, rencontre avec les collectivités territoriales et des partenaires, les organisations de la société civile veulent jouer leur partition concernant la gouvernance de la Cité. C’est ainsi que la rencontre du samedi dernier a été organisée avec les communautés pour aborder cette question des législatives. Je trouve le thème important, confirme El Hadj Amadou Bengaly, conseiller du chef du quartier de Wayerma II. « Les élus de Sikasso n’ont pas un bilan satisfaisant. Aucun n’a fait face à son devoir même quand l’histoire fait appel à eux », dit-il. « Nous avons fait confiance à nos représentants, mais arrivés à l’Assemblée nationale, ils ont disparu. Pendant cinq ans, nous n’avons pas vu une interpellation de nos députés pour parler de Sikasso… », ajoutera-t-il.
« Les futurs députés dont nous parlons, feront la même chose. D’abord le choix des candidats ne rassure pas. La plupart des candidats n’ont que la bouche pour peindre en noir tout, mais ne sachant nullement travailler. Les anciens ne cherchent qu’à sauver leur fauteuil », juge-t-il.
Le porte-parole de l’Association pour le développement de la 3e région « Bolodiniogoma ton », Nakomi Traoré, a rappelé que le problème des députés ne date pas d’aujourd’hui. « Lors des campagnes, ils viennent vers la population pour se proposer de défendre les intérêts publics. Une fois à l’Assemblée nationale, c’est un autre argument : un élu national. 3e région administrative, Sikasso est confronté à un problème crucial de développement local. L’infrastructure, l’université publique, la gestion des structures sanitaires, la sécurisation des personnes et de leurs biens…rien ne marche. A l’heure du bilan, c’est la déception. Les élus qui doivent être à la première ligne de défense s’effacent de la façon la plus miraculeuse. Nous ne voulons plus des élus circonstanciels. Mais des hommes qui ont la volonté de faire changer Sikasso », explique-t-il.
La population en sentinelle !
Abondant dans le même sens, le porte-parole de l’Association pour le développement de la 3e région « Bolodiniogoma ton », Yaya Ouattara précise sur le cas de l’honorable Salia Togola qui veut renouveler son mandat. « En plus de Salia Togola, les tisserands ont porté leur choix sur Mamadou Tangara, l’ancien maire de la Commune urbaine de Sikasso. L’honorable Rokia Traoré, Seydou Traoré, Yacouba Michel Koné et Guédiouma Sanogo, ils n’ont rien fait à Sikasso… ».
« Notre association ne s’engage jamais dans la politique. Mais quand-même, elle a des critères. Nous avons beaucoup vécu. Toute personne qui a une moralité douteuse n’aura pas notre voix. Des responsables comme Mamadou Tangara, l’ex-maire de la Commune urbaine de Sikasso n’a plus rien à prouver dans le développement du cercle. Il a brillé par son incompétence à gérer l’hôtel de ville de Sikasso dans un passé récent. Beaucoup comme lui, notamment Awa Traoré et Mari Sylla veulent avoir une immunité parlementaire pour se fondre après dans la majorité sous le prétexte fallacieux qu’il faut aider le président de la République même si ce dernier ne travaille pas. Des spéculateurs fonciers sont les têtes de proues des listes aujourd’hui à Sikasso. La ville de Sikasso a besoin d’une université. Après juste Bamako, c’est Sikasso qui était pressenti d’abriter l’université. L’espace en question est devenu l’objet de toute convoitise de la part des spéculateurs. La situation du marigot « Kotroni », la route de Zégoua et Kadiolo reste toujours d’actualité. Aucun retraité de Bamako ne viendra nous diriger ».
Bréhima Sogoba