Marrakech , 21 NOV (TAP) – Face à la multiplication des drames liées aux traversées périlleuses en Europe de milliers de migrants ou réfugiées africains et à l’heure de la montée du populisme, la société civile du continent et sa diaspora, représentées aux débats du Sommet Africités à Marrakech, ont souligné l’importance du rôle des collectivités locales d’Afrique dans le traitement de ce phénomène pressant.
Qu’est-ce que la société civile et la diaspora peuvent-elles apporter aux débats lancinant sur la migration et quelles propositions peuvent-elles soumettre aux collectivités locales à quelques semaines de l’adoption du nouveau Pacte migratoire de l’ONU?, s’est ainsi interrogée la franco-sénégalaise Khady Sakho Niang de la plate-forme Afrique-Europe de développement de la diaspora (Adept) qui insiste sur l’apport de la diaspora pour déconstruire le discours sur l’immigration dans les pays d’accueil ainsi que dans leur contribution au processus de développement des pays d’origine.
Dans ce débat, la militante associative met en avant aussi le principe de responsabilité partagée entre les différents acteurs, dont les gouvernements et la société civile, pour faire prévaloir « le principe de protection des migrants sur celui de la sécurité ».
Pour la présidente du réseau « Femmes et contribution au développement », la Béninoise Binouri Brice Mounou, le débat sur la question migratoire à « Africités » ‘doit donner lieu à des recommandations pratiques de nature à être intégrées dans le nouveau Pacte migratoire de l’ONU qui sera officiellement adopté, en décembre prochain, à Marrakech, lors de la Conférence des Nations Unies, rappelant que ce document ambitionne de garantir « des migrations sûres, ordonnées et régulières ».
Le nouveau Pacte migratoire de l’ONU, premier document du genre sur lequel tous les pays ont travaillé conjointement, « est certes non contraignant mais la société civile doit surveiller sa mise en oeuvre et travailler pour y intégrer des amendements », estime, pour sa part, la Sud-africaine Ayanda Roji qui insiste, elle aussi, sur l’importance primordiale d’orienter les débats davantage sur « la protection des migrants que sur la multiplication des barrières et la fermeture des frontières » rapporte l’agence de presse MAP.
Au nom de la diaspora africaine en Europe, Yvonne Apiyo Brandle-Amolo, qui dirige la mairie de Schlieren, aux environs de Zurich en Suisse, le flux de migrants et de réfugiés en provenance d’Afrique vers l’Europe, pose un véritable défi aussi bien pour les pays émetteurs que d’accueil, indiquant qu’en tant que Suissesse d’origine kenyane, aujourd’hui, en charge des affaires de sa commune, cette question l’interpelle au quotidien.
« Il est important que la diaspora apporte sa contribution aux débats sur le dossier migratoire mais aussi proposer des pistes de solutions et contribuer au développement des pays d’origine », a ajouté la députée du Parti socialiste.
Dans le cadre des propositions concrètes apportés par les ressortissants africains de l’étranger, Dimitri M’foumou-titi, président de l’Association ADRNS, a indiqué que son organisation vise à rassembler la diaspora pour mener des actions de développement économique en Afrique avec comme projet phare la mise en place d' »Une African Valley », un centre consacré au développement économique au niveau du continent.
A Marrakech, plus de 5.000 participants, acteurs de la vie locale en Afrique et partenaires issus d’autres régions du monde, sont en conclave, jusqu’au 24 novembre, pour le 8ème sommet des villes et des collectivités territoriales d’Afrique «Africités 2018», avec pour objectif de donner un nouvel élan au développement et à l’intégration du continent.
Organisé sous le Haut patronage du Roi Mohammed VI, cet événement panafricain est placée sous le thème: « La transition vers des villes et des territoires durables: le rôle des collectivités territoriales d’Afrique ».
21/11/2018 18:44, TUNIS/Tunisie
INTER/MAP