«Rien ne sert de courir, il faut partir à point» dit une assertion. Aujourd’hui, le Rpm a beau essayer de recoller les morceaux que tout le monde se compte que ça ne va pas au sein de cette formation politique. Les Tisserands ne parlent plus le même langage. Certains sont dans la tentative de correction de leurs propres erreurs.
C’est le cas du premier-vice président, Boulkassoum Haïdara, qui a signé la première déclaration du Rpm qui sonnait la rupture totale entre le parti et le président IBK. Parce que dans ce communiqué, le Rpm n’a pas félicité le Premier ministre pour sa reconduction à son poste, mais a salué leur camarade Tréta pour mission accomplie, avant de demander aux militants de rester vigilants derrière le programme de société du parti. Comme pour dire que le président IBK n’en avait pas.
Paradoxalement, Boulkassoum Haïdara et ses camarades, qui ont finalement mis Tréta à la touche, sont en train de tout faire pour plaire à IBK. «Le président par intérim du Rpm, ami de 30 ans d’IBK, s’est ainsi totalement perdu dans ses explications dans la presse. Comme perdu et inquiet de son propre sort, le président de la Convention des partis politiques de la majorité présidentielle en est devenu le coursier, puisqu’après avoir tenu la réunion et rédigé le communiqué dans lequel la majorité a félicité le Premier ministre et renouvelé son soutien au président de la République et à l’action gouvernementale, il s’est déplacé “personnellement pour déposer le communiqué à la direction de l’Ortm pour diffusion”. Un acte de dévouement qui n’aurait pas d’effet puisqu’IBK a été définitivement déçu par ses camarades qui ne pensent pas d’abord au Mali et à qui il avoue en privé qu’il ne pourra plus leur faire confiance».
Ce passage de notre confrère «L’Indicateur du Renouveau» est d’autant clair que les travailleurs, membres du Conseil économique, social et culturel, ont tous été surpris de voir le président d’une institution faire le coursier. C’est dire qu’il n’y a plus de confiance. Mieux, Boulkassoum Haïdara sait qu’on peut détourner ce courrier destiné à l’Ortm. Lui qui n’est pas à l’abri d’une contestation au Tribunal, parce que les magistrats n’ont pas dit leur dernier, quant à la mise en place du Conseil économique, social et culturel.
Quant à Bocary Tréta, de super ministre du Développement rural, il se retrouve comme simple militant du Rpm, car son poste de Secrétaire général est vide de sens dans la mesure où ses autres camarades sont en train de multiplier des sorties contre lui. Il s’agit notamment de Mamadou Diarrassouba, d’Abdrahamane Sylla, de Boulkassoum Haïdara, Nancouma Keïta (le plus grand chômeur), sans compter les autres qui sont en train de passer sur les radios privées pour passer des messages.
Bocary Tréta totalement isolé
Tréta ne drainerait pas grand monde, s’il s’en allait du Rpm. À l’heure actuelle, c’est hasardeux de vouloir suivre un Tréta en abandonnant le Rpm. Autre chose en défaveur de Tréta, s’il était un présidentiable redoutable, capable de menacer sérieusement IBK en 2018, par opportunisme, certains le suivraient. Or, il n’en est rien. La seule alternative pour Tréta serait de se secouer pour être nommé à un autre poste. Il semble incapable de s’inscrire dans une dynamique de rupture qui pourrait lui être fatale au prochain Congrès des Tisserands, où il pourrait perdre son poste. Certes, la carrière politique de Bocary Tréta n’est pas finie, mais peu de cartes sont entre ses mains. Dans quelques jours, nombre de militantes et militants vont lui tourner le dos. Il ne pourrait plus compter sur ses camarades, ni sur les députés du parti, encore moins sur les cadres et autres personnalités du Rpm.
IBK a beau être impopulaire, mais en Afrique, un président, ce n’est pas rien. Tréta n’est pas Salif Diallo qui s’est appuyé sur Roch pour se venger de Blaise, se sachant lui-même incapable d’accéder à la présidence malgré ses qualités supposées de stratège redoutable. Or, si Tréta rejoignait par exemple un Soumaïla Cissé ou un Modibo Sidibé, IBK le coffrerait illico.
B. SIDIBE