Rassurer une communauté française très inquiète
Quatre cents Français se sont retrouvés dans les jardins de la résidence de l’ambassade de France pour entendre Alain Juppé, ce lundi 10 janvier. « Vous avez le droit à la vérité », leur a-t-il dit, leur expliquant les circonstances de l’intervention des forces françaises à la frontière malienne, samedi 8 janvier, et ne cachant pas une situation désormais critique dans tout le Niger.
Pas question de demander aux Français de quitter le Niger, mais plutôt d’appeler à la vigilance de tous. Les Français, a dit Alain Juppé, doivent limiter les déplacements à travers le pays et le Niger est désormais placé en zone orange sur le site du Quai d’Orsay : zone orange au sud, rouge au nord, c’est-à-dire que les voyages au Niger sont déconseillés.
Rencontre avec le général Salou Djibo
La visite d’Alain Juppé a commencé par une rencontre avec les plus hautes autorités du Niger. Le ministre français de la Défense s’est entretenu avec le président nigérien Salou Djibo pendant un peu moins d’une heure au palais présidentiel.
Il a tenu d’abord à saluer la bonne coopération avec les autorités nigériennes dans l‘intervention contre Aqmi qui a coûté la vie à trois gendarmes nigériens samedi. Alain Juppé a également demandé aux Nigériens de renforcer la sécurité autour des zones sensibles à Niamey. Mais globalement, il a exprimé le souhait que la coopération militaire et le renseignement entre la France et les pays de la zone soient renforcés.
Les circonstances de l’assaut final contre les ravisseurs
Alain Juppé est également revenu sur les circonstances de l’assaut final contre les ravisseurs en territoire malien. Il a confirmé que les ravisseurs ont été stoppés à la frontière malienne, mais côté malien.
A ce moment-là, les ravisseurs étaient une petite douzaine : quatre ont été tués, trois ont été faits prisonniers dont deux blessés. Alain Juppé a confirmé également que les deux otages français ont été, selon toute vraisemblance, exécutés par les ravisseurs. Il a assuré que les corps des deux jeunes gens seraient rapatriés en France dans les prochaines heures, et le ministre s’est recueilli devant leur dépouille à la morgue de Gamkalley, en arrivant à Niamey ce lundi 10 janvier.
Par RFI 11/01/2011