De nos jours, le constat est plus que palpable, et la « pilule » semble dure à avaler au sein de plusieurs partis politiques. En effet, on constate que la plupart de nos formations politiques sont mortes de leur belle mort après le décès de leur président. Et des exemples du genre sont nombreux.
En effet, le parti finaliste de la présidentielle de la toute première élection présidentielle démocratique de 1992, le BDIA Faso Jigi, a perdu sa verve avec la mort tragique (accident de route) de son leader charismatique, Tiéoulé Mamadou Konaté. Il en est de même pour le MIRIA qui est aujourd’hui presque enterré avec le rappel à Dieu de son président Mamadou Lamine Traoré. Que dire alors du RDP de Almamy Sylla ou du RDT de Amadou Aly Niangadou ?
Parlant de ceux qui sont vivants, on continue à laisser les présidents de partis politiques faire tout de ce qu’ils veulent à la tête de leurs formations respectives. Mais il faudra bien que les uns et les autres, notamment les cadres et militants à la base de ces partis, comprennent que la vie d’un parti politique ne doit pas se mesurer, encore moins se limiter à la seule image de son président. Sinon, le parti en question n’aura aucun rôle à jouer sur la scène politique : par conséquent, son existence n’aura aucun sens.
Et pourtant, au Mali, on continue de commettre les mêmes erreurs au sein de la quasi-totalité de nos formations politiques. On le constate à chaque fois : les dires, les faits et les agissements d’un président de parti sont perçus par la majeure partie des cadres et autres militants à la base comme du « sucre ». Le grand mal dans tout cela, c’est que le président du parti dit, fait et agit à sa guise et à sa seule convenance, et personne n’ose le contredire.
Cette manière politique de vivre au Mali nous amène à dire que « la tasse est trouée, et même très trouée », surtout lorsqu’il s’agit de désigner un candidat au sein d’un parti pour postuler à l’élection du Président de la République : alors, c’est de là où on constate que rien ne va au sein du parti en question.
Le plus souvent, sinon pour la plupart des cas, c’est lorsqu’il s’agit de choisir un candidat pour défendre les couleurs d’un parti à l’élection présidentielle que des guerres internes et larvées surgissent de partout. Et le plus grave, c’est que les cadres et autres militants à la base qui « goûtent dans la calebasse » du président du parti ne voient plus que sa seule tête, comme s’il n’y a pas d’autres personnes plus valables que lui au sein du parti.
Mais il faut que les uns et les autres reprennent à tant, pour défendre les couleurs de leur parti à une élection de quelque nature. Les militants doivent comprendre, qu’ils ne sont pas obligés de porter leur choix sur le président du parti pour une élection présidentielle. Autre constat amer qu’il faut et faudra décrié ; au Mali, on a l’impression que les partis politiques ne vivent qu’à la veille d’une élection, alors qu’en réalité, l’implication politique devait être de mise à tout temps.
Un autre constat d’amertume, ou du moins un autre point noir concernant la vie politique au Mali : les engouements et autres euphories nourris par les uns et les autres à la naissance d’un parti sont plus souvent enterrés quelques années plus tard. Par exemple, qui aurait cru voire imaginé qu’à leur naissance : le BDIA Faso Jigi, le RPM, le MPR, le MIRIA, l’URD, le PARENA, le parti SADI (entre autres) n’allaient pas avoir le dessus sur les autres partis politiques, notamment l’ADEMA et le CNID? Mais de nos jours, comment vivent ces partis cités ci-dessus ?
La plupart, ils sont comme en sursis sur la scène politique nationale. Par ailleurs, les partis qui se croient grands ne le sont, en réalité, que sur le papier. Car ce n’est qu’à la veille des élections qu’ils étalent leurs faiblesses et autres problèmes internes au grand jour. Une preuve parmi tant d’autres : le soi-disant plus grand parti politique de l’échiquier national, l’ADEMA-PASJ, se trouve aujourd’hui empêtré dans de sales draps, et cela, à cause des ambitions affichées par les uns et les autres en prélude à la présidentielle à venir.
Au vu de ce qui se passe actuellement au sein du parti de la Ruche, on ose penser que les Abeilles risquent de « passer à la trappe » en 2012, comme ce fut le cas en 2002 et en 2007. Pourvu que les ténors, cadres et militants à la base du parti acceptent de mettre leurs ambitions personnelles de côté et de privilégier celles du parti, pour son plus grand bonheur. Cela est également valable pour toutes les autres formations politiques qui nourrissent la même ambition de briguer la magistrature suprême en 2012.
Par Zhao Ahmed A. Bamba
Le 28/03/2011