La deuxième tranche de la liste des bénéficiaires des logements sociaux de Bamako, a été publiée la semaine passée. Elle a fait naitre des soupçons et l’objet des polémiques au sein de l’opinion, sur les réseaux sociaux et dans les bureaux des administrations, une liste suivant la décision n°02022 031 MUHDATP-SG du 9 février 2022 fixant la liste définitive des 12566 bénéficiaires. Sur cette liste, que nous avons lue, on pouvait voir clairement les noms de certains membres du M5-RFP le mouvement qui a fait tomber le régime d’IBK et des proches des actuels hommes forts du pays. Cet état de fait n’a laissé aucune personne indifférente, surtout ceux réputés être les vrais acteurs du « nouveau Mali ».
Où est Le Mali Kura dont tout le monde parle ?
Cependant, les logements sociaux destinés aux nécessiteux, ont été offerts aux familles et enfants du Premier Ministre, le Dr Choguel Maïga, du Ministre des Affaires Foncières, de l’Habitat et de l’Urbanisme, Brehima Kaméma, a ceux-ci s’ajoute les noms, du Ministre délégué Oumarou Diarra auprès du Ministre de la Santé et du Développement, chargé de l’Action Humanitaire, de la Solidarité, des Réfugiés et des Déplacés ; des hommes politiques du M5, des activistes et vidéo mans qui sont proches du Chef du gouvernement de la transition. Qui a lutté contre ce même favoritisme sous le régime précédent ? Cet acte a suscité des suspicions chez la plupart des Maliens, et qui commencent à douter de cette « Refondation de l’Etat », à laquelle le peuple malien aspire. Les Maliens semblent être dans le flou, d’où la nécessité de poser cette question : le Mali Kura se fera-t-il dans le favoritisme et la corruption ?
En effet, le Mali a été toujours dans le favoritisme en matière des logements sociaux ; mais à l’ère du Mali Koura la surprise a été grande et beaucoup s’interrogent s’il n’est plus qu’une grande illusion. Dans la mesure où personne ne s’attendait à une chose pareille de la part des autorités de la transition et cela compte tenu de leur promesse de faire du Mali un pays de justice. Ils se sont surtout engagés à mener une lutte implacable contre la corruption. Il a fallu que l’occasion se présente pour découvrir la vraie face des personnes que les maliens attendaient beaucoup. Cet acte risque de ternir l’image des autorités de la transition au moment où la population se tape la poitrine et est prête à tout pour soutenir celles-ci et faire face aux sanctions économiques infligées au Mali par la CEDEAO et l’UEMOA.
Les autorités de la transition ne pouvaient-elles pas éviter d’être dans cette posture ?
Assitan DIAKITE Source:L’Alternance