Renseignements mal exploités, problèmes de coordination, équipement insuffisant, c’est la triste réalité découverte à la faveur de l’attentat de Ouagadougou. Les attaques de Ouagadougou ont mis à nu les vraies facettes des forces Burkinabè.
Le jour de l’attaque, le vendredi 15 janvier 2016, les forces de sécurité ont mis plus de deux heures avant d’arriver sur les lieux de l’attaque qui a fait 30 morts dans le centre-ville de la capitale burkinabè, à distance du café-restaurant Cappuccino et de l’hôtel Splendid, pris d’assaut par les jihadistes.
D’après des témoins, les premiers arrivés sur place, certainement par conscience professionnelle, sans y avoir été envoyés par leur hiérarchie, étaient très mal équipés. «Les policiers avaient des vieilleries, mais on aurait dit que les armes des jihadistes sortaient de la boîte. Ils avaient des doubles chargeurs», souligne Lucien Trabi, un survivant blessé d’une balle dans l’épaule.
«Nos hommes avaient envie d’en découdre. Nous avons été formés pour cela», affirme une source au sein de la gendarmerie. «On avait un problème de matériel : pas d’appareils de vision nocturne, pas de boucliers balistiques, pas de matériel d’effraction» pour ouvrir les portes.
Faute de matériel, les gendarmes d’élite burkinabè ont attendu l’arrivée des forces spéciales françaises basées en banlieue de Ouagadougou dans le cadre de l’opération Barkhane, selon une autre source. Une partie de ces forces spéciales était au Mali et il a fallu les attendre. Finalement, l’assaut sur l’hôtel Splendid a débuté vers 01H00 du matin.
Mais les jihadistes avaient déjà quitté les lieux, piégeant derrière eux, certaines portes avec des grenades, ce qui explique pourquoi la sécurisation de l’hôtel a pris plusieurs heures. «Il y a eu un gros problème de coordination» reconnaît une source sécuritaire. «On ne savait pas qui devait faire quoi, il n’y avait pas de communication entre les différentes unités».